Dans De l’autre côté de l’espoir, deux récits s’entrechoquent : le premier est du Kaurismäki pur Salmiakki, avec ce représentant de commerce qui quitte sa femme alcoolique, joue et gagne au poker pour acheter un restaurant miteux de la capitale – le rêve finlandais en quelque sorte. Le spectateur-fan est dans ses petits chaussons : la mise en scène façon faux-sitcom décalé fait des merveilles et la musique nostalgique nous donne envie de danser jusqu’au bout de la nuit sur un air de rockabilly. Et puis, au milieu de la nuit, un homme se dresse au milieu d’un tas de charbon – l’une des images les plus fortes de l’année. Cet homme c’est Khaled, un jeune garçon d’Alep qui se bat depuis des semaines et des mois pour retrouver la trace de sa sœur, qui a tenté, comme lui, de prendre le chemin de l’exode. Toute sa trajectoire vous serrera le cœur, de son amitié avec un réfugié irakien, à cette scène, sublime, où il s’empare d’un Oud pour chanter le blues de son pays. Et si le raccord entre les deux parties paraît un peu artificiel, il s’en dégage une telle humanité, une telle empathie, que l’on a envie d’aider son prochain et de prendre la vie toujours du bon côté, malgré les coups de couteau et les mauvais sushis au hareng. ⎥ PARIS MATCH
L’AUTRE CÔTÉ DE L’ESPOIR
Réalisateur(s) : Aki Kaurismäki
Acteur(s) : Sherwan Haji, Sakari Kuosmanen, Ilkka Koivula
Genre(s) : Drame, Comédie
Origine : Finlande
Durée : 1h38
Synopsis : Helsinki. Deux destins qui se croisent. Wikhström, la cinquantaine, décide de changer de vie en quittant sa femme alcoolique et son travail de représentant de commerce pour ouvrir un restaurant. Khaled est quant à lui un jeune réfugié syrien, échoué dans la capitale par accident. Il voit sa demande d’asile rejetée mais décide de rester malgré tout. Un soir, Wikhström le trouve dans la cour de son restaurant. Touché par le jeune homme, il décide de le prendre sous son aile.