Le premier film de Rudi Rosenberg explose les carcans de la comédie ado avec des choix qui ressemblent parfois à un suicide. Refus d’un arc narratif calibré, refus du cliché et du portrait rassurant, volonté de prendre constamment à revers les sentiments de son spectateur… (…) Entre chronique légère et sujet grave qui tord le bide, le cinéaste déstructure (des attitudes, des comportements) pour mieux reconstruire et montrer ses héros sens dessus dessous. On est à mi-chemin entre La Boum (le film générationnel fédérateur) et le réalisme libertaire des premiers Doillon, entre la mélancolie de John Hughes et les vannes potaches de Patrick Schulmann. C’est précisément là que Le Nouveau réussit à capter l’essence ado d’une manière soufflante. Le cinéaste est épaulé par un casting dément, des enfants sauvages d’un naturel confondant. Mais cela tient surtout à la manière dont ils sont filmés. Rosenberg ne traite jamais ses personnages comme des «héros», mais il leur donne le degré de cruauté et l’absence d’empathie qui caractérise cet âge. Ici, pas de clin d’œil appuyés, pas de références gogoles ; juste des observations calculées, fines, marrantes qui renvoient au fond à notre propre adolescence, à ce moment où tout se joue, où les mecs et les filles forment une foule sentimentale en ébullition, shootée avec ce qu’il faut d’attention affectueuse, mais sans ménagement.
⎥ PREMIÈRE
Le Nouveau
Réalisateur(s) : Rudi Rosenberg
Acteur(s) : Max Boublil, Rephael Ghrenassia, Joshua Raccah
Genre(s) : Comédie
Origine : France
Durée : 1h25
Synopsis : La première semaine de Benoit dans son nouveau collège ne se passe pas comme il l’aurait espéré. Il est malmené par la bande de Charles, des garçons populaires, et les seuls élèves à l’accueillir avec bienveillance sont des « ringards ».
Heureusement, il y a Johanna, jolie suédoise avec qui Benoit se lie d’amitié et tombe sous le charme. Hélas, celle-ci s'éloigne peu à peu pour intégrer la bande de Charles. Sur les conseils de son oncle, Benoit organise une soirée et invite toute sa classe. L’occasion de devenir populaire et de retrouver Johanna.