Le Prix du passage fait partie de ces nombreux « petits films français », dont on a peu parlé (sortie le 12 avril), et qui pourtant méritent le détour. D’abord parce que le personnage principal de Natacha est particulièrement attachant. Cette mère célibataire, qui se débrouille comme elle peut, qui mène sa barque à coup de décisions soudaines et qui prend des risques insensés, nous émeut. Il faut dire que la bordelaise Alice Isaaz, déjà remarquable dans Mademoiselle de Joncquières ou bien dans Couleurs de l’incendie, porte le film sur ses frêles épaules. Le cinéma français sait ne pas être en reste sur le cinéma britannique pour dresser un rude constat social et c’est le cas ici, avec des situations documentées, réalistes, bien écrites sans effets superflus. Le cinéaste Thierry Binisti a pris soin de plancher sur un scénario original aux accents assumés et maîtrisés de thriller social. Il fait le choix de renverser le point de vue habituel sur la situation humaine des migrants tout en montrant avec empathie le destin de quelques uns d’entre eux. Une bonne surprise. ⎥ François Aymé
LE PRIX DU PASSAGE
Réalisateur(s) : Thierry Binisti
Acteur(s) : Alice Isaaz, Adam Bessa, Ilan Debrabant
Genre(s) : Drame
Origine : France
Durée : 1h40
Synopsis : Natacha, 25 ans, jeune mère célibataire galère pour élever son fils Enzo, 8 ans. Walid, lui, migrant d’origine Irakienne, attend de réunir assez d’argent pour payer son passage vers l’Angleterre. Aux abois, ils improvisent ensemble une filière artisanale de passages clandestins.