Le Tout Nouveau Testament

Le Tout Nouveau Testament

Le Tout Nouveau Testament

Réalisateur(s) : Jaco van Dormael
Acteur(s) : Benoît Poelvoorde, Yolande Moreau, Catherine Deneuve
Genre(s) : Comédie
Origine : France, Belgique, Luxembourg
Durée : 1h50
Synopsis : Dieu existe. Il habite à Bruxelles. Il est odieux avec sa femme et sa fille. On a beaucoup parlé de son fils, mais très peu de sa fille. Sa fille c’est moi. Je m’appelle Ea et j’ai dix ans. Pour me venger j’ai balancé par SMS les dates de décès de tout le monde…

Qu’est-ce qu’un spectateur recherche au cinéma ? Si parfois la reproduction d’un schéma classique de narration et de quelques effets visuels et sonores propres au genre aimé peuvent satisfaire nos envies, il est une chose que l’on ne cesse de traquer : la nouveauté. Ainsi même le pire des nanars peut recéler d’un de ces plans qui va vous alpaguer. « Tiens je n’avais jamais vu ça… ».
Maintenant imaginez une innovation visuelle et scénaristique de tous les instants dans un film maitrisé, drôle et émouvant : voilà Le tout nouveau testament. On se demande où Jaco Van Dormael a bien pu aller chercher cette folie douce qui habite son film. Il aurait apparemment travaillé comme Fellini en consignant ses rêves dans des carnets pour construire l’intrigue. Dès l’accroche de ce film baroque et cocasse on jubile : « Dieu existe, il habite à Bruxelles ». Ce dieu c’est Benoit Poelvoorde, qui déroule parfaitement son numéro de grincheux misanthrope. A ses côtés, on retrouve Yolande Moreau, Catherine Deneuve, François Damiens mais aussi une pléiade d’acteurs belges merveilleusement émouvants (on soulignera d’ailleurs l’aplomb impressionnant de Pili Groyne, qui incarne la fille de Dieu…).
Jaco van Dormael retrouve son style onirique déjà présent dans Toto le Héros, son premier film (Caméra d’ Or au Festival de Cannes 1991 et César du Meilleurs Film Etranger dans la foulée). Guidé par une réflexion sur l’enfance et le temps qui passe, il nous déroute par un fourmillement de petites trouvailles dont je ne vous révèlerai rien car c’est un film qui doit surprendre (ne regardez pas la bande annonce !). Et puis c’est drôle… Dans la salle, des rires enfantins : car face à cette œuvre nouvelle, on retrouve une innocence cinématographique. Le travail de détournement des thèmes religieux fait avec intelligence et humour (la scène de la Cène…) y est pour beaucoup. Ainsi histoire, musique, effets visuels, personnages : voilà un film (tout) nouveau. Face à la morosité ambiante : un miracle. ⎥ Victor Courgeon

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