Dès la première image, Anaïs (Demoustier) est de tous les plans. Vive, impertinente, étourdissante. Aussi charmante qu’insupportable. Elle n’en fait qu’à sa tête, sait ce qu’elle veut, puis change d’avis, très vite. Les Amours d’Anaïs est un film qui virevolte, un film d’aujourd’hui sur une jeune femme libre, débarrassé de problèmes sociaux (nous sommes bien dans une comédie) mais embarrassé par ses errements et questionnements sentimentaux. Charline Bourgeois-Tacquet sait nous embarquer dans cette fantaisie, d’abord sur un ton léger, sur des airs et un rythme que n’auraient pas désavoués Jean-Paul Rappeneau ou Éric Rohmer. Et puis, elle donne à ce film un ton passionné, plus grave qui ne manque pas de force et de sensibilité. Pour le registre de la comédie, elle peut compter sur l’abattage de Denis Podalydès (hilarant) et bien sûr d’Anaïs Demoustier ; pour le registre de la passion, la cinéaste a su trouver en Valeria Bruni-Tedeschi l’interprète idéale qui nous touche autant qu’elle nous surprend. Grâce à ses dialogues audacieux et choisis, grâce à des situations inattendues et excitantes, grâce au jeu tout en phase entre Valeria et Anaïs, la cinéaste réussit à atteindre une rare intensité dans quelques scènes d’anthologie baignées d’une magnifique lumière. Alors oui, Les Amours d’Anaïs est bien la comédie fraîche et enlevée de la rentrée qui nous tend les bras mais c’est aussi un superbe éloge de la puissance des sentiments capables de faire fi de toutes les conventions. ⎥ François Aymé
LES AMOURS D’ANAÏS
Réalisateur(s) : Charline Bourgeois-Tacquet
Acteur(s) : Anaïs Demoustier, Valeria Bruni Tedeschi, Denis Podalydès
Genre(s) : Drame
Origine : France
Durée : 1h38
Synopsis : Anaïs a trente ans et pas assez d’argent. Elle a un amoureux qu’elle n’est plus sûre d’aimer. Elle rencontre Daniel, à qui tout de suite elle plaît. Mais Daniel vit avec Émilie… qui plaît aussi à Anaïs. C’est l’histoire d’une jeune femme qui s'agite. Et c’est aussi l’histoire d’un grand désir.