LES BANSHEES D’INISHERIN

LES BANSHEES D’INISHERIN

LES BANSHEES D’INISHERIN

Réalisateur(s) : Martin McDonagh
Acteur(s) : Colin Farrell, Brendan Gleeson, Kerry Condon
Genre(s) : Drame
Origine : GB
Durée : 1h54
Synopsis : Sur Inisherin - une île isolée au large de la côte ouest de l'Irlande - deux compères de toujours, Padraic et Colm, se retrouvent dans une impasse lorsque Colm décide du jour au lendemain de mettre fin à leur amitié. Abasourdi, Padraic n’accepte pas la situation et tente par tous les moyens de recoller les morceaux, avec le soutien de sa sœur Siobhan et de Dominic, un jeune insulaire un peu dérangé. Mais les efforts répétés de Padraic ne font que renforcer la détermination de son ancien ami et lorsque Colm finit par poser un ultimatum désespéré, les événements s’enveniment et vont avoir de terribles conséquences.

Depuis 2017, on attendait de découvrir ce que nous réservait le cinéaste britannique Martin McDonagh après son remarquable 3 Billboards, les panneaux de la vengeance (avec Frances McDormand, logiquement récompensée d’un Oscar pour son rôle dans ce film). La réponse se dévoile avec ce diamant brut, sans nul doute l’un des plus beaux films de l’année, comptant parmi ces perles rares qu’il nous est par chance donné de découvrir de temps à autre. Les Banshees d’Inisherin repose sur un sujet dont l’originalité ne lui donne que plus de force, car le fondement narratif, simple et ténu mais rarement exploré, sera creusé tout au long d’un scénario intelligent et d’une irrésistible puissance. Le récit se présente comme une fable mélancolique qui, à travers l’étude d’une relation entre deux personnages, offre au spectateur un cruel reflet de ses propres errances existentielles. Les deux protagonistes engagés dans ce tragique pas-de-deux sont incarnés par Brendan Gleeson et un Colin Farrell réellement stupéfiant, déjà ovationné et couronné à la dernière Mostra de Venise. Les meurtrissures de ces deux êtres s’expriment dans un décor à la mesure des émotions qui nous étreignent, dans une Irlande brute et sauvage, nimbée d’une lumière dont la splendeur marque immédiatement la rétine. Et la musique de Carter Burwell, acolyte des frères Coen et déjà compositeur de 3 Billboards, vient faire vibrer une corde sensible supplémentaire qui ajoute encore à la portée d’une œuvre à l’équilibre presque magique. Le titre aussi beau qu’énigmatique, qui fait référence à la mythologie celte, est en fait une porte ouvrant vers une expérience cinématographique d’une rare intensité. S’il fallait rappeler l’importance du cinéma, et de la découverte des films sur grand écran, cette nouvelle proposition de Martin McDonagh serait à elle seule un argument définitif. Alors ne résistez pas et embarquez le temps d’un film pour l’île d’Inisherin… ⎥ Audrey Pailhès

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