Dés ses premiers films (Folie privée, Nue propriété), le cinéaste belge Joaquim Lafosse se distingue par l’acuité de son regard sur la complexité des relations humaines, sur sa capacité à construire des scénarios où il sait attraper le spectateur et ne plus le lâcher, et sur sa capacité à créer des personnages crédibles, tout en chair et en contradictions. Il nous avait bouleversé avec À perdre la raison, avec des compositions sidérantes d’Emilie Dequenne et de Niels Arestrup. Nous retrouvons toutes les facettes de son talent avec Les Chevaliers Blancs. Un casting de très grande tenue, avec un Vincent Lindon décidément au-dessus de la mêlée, incarnant sans fioritures un personnage hautement ambivalent, détestable et profondément humain. Les rôles féminins (Louise Bourgoin, Valérie Donzelli) sont aussi impeccables que vraisemblables. Inspiré du fait divers de l’arche de Zoé, Joaquim Lafosse distille une puissante réflexion sur l’ambigüité et l’ambivalence des relations Nord-Sud, sur les histoires que l’on (se) raconte et celles que l’on veut bien croire. Un film aussi ambitieux que maîtrisé. ⎥ FRANÇOIS AYMÉ
LES CHEVALIERS BLANCS
Réalisateur(s) : Joachim Lafosse
Acteur(s) : Vincent Lindon et Louise Bourgoin
Genre(s) : Drame
Origine : France
Durée : 1h47
Synopsis : Jacques Arnault, président de l’ONG "Move for Kids", prépare une action humanitaire coup de poing dans un pays d’Afrique: l’évacuation de 300 orphelins en bas âge, victimes de la guerre civile. Un avion spécialement affrété les emmènera en France, où les attendent les parents candidats à l’adoption qui ont financé l’opération. Entouré d’une équipe de volontaires - médecins, pompiers, infirmières - ainsi que de Laura sa compagne, et de Françoise, la journaliste qui doit couvrir l’expédition, Jacques va lancer son ONG dans une aventure extrême. Alors que rien ne se passe comme prévu, dans la région aussi bien qu'au sein de "Move for Kids", les tensions montent…