LES HERBES SÈCHES

LES HERBES SÈCHES

LES HERBES SÈCHES

Réalisateur(s) : Nuri Bilge Ceylan
Acteur(s) : Deniz Celiloğlu, Merve Dizdar, Musab Ekici
Genre(s) : Drame
Origine : Turquie, France, Pays-Bas, Allemagne, Grèce, Croatie
Durée : 3h17
Synopsis : Samet est un jeune enseignant dans un village reculé d’Anatolie. Alors qu’il attend depuis plusieurs années sa mutation à Istanbul, une série d’événements lui fait perdre tout espoir. Jusqu’au jour où il rencontre Nuray, jeune professeure comme lui…

Dans le panier des belles victuailles de Cannes, Les Herbes sèches est clairement en haut de la pile. Il faut dire que Nuri Bilge Ceylan collectionne les récompenses sur la Croisette : Palme d’or pour Winter Sleep, Grand prix pour Uzak et Il était une fois en Anatolie, Prix de la mise en scène pour Les Trois Singes. Avec Les Herbes sèches, c’est Merve Dizdar, son actrice principale, qui décroche le prix d’interprétation, amplement mérité (même si la très jeune actrice Ece Bagci est également carrément bouleversante). Mais le film vaut tout autant pour son scénario, ses dialogues, sa mise en scène, ses acteurs, sa photographie… Nuri Bilge Ceylan transforme le quotidien de deux professeurs de collège, au fin fond de l’Anatolie, en drame passionnant qui entremêle avec une grande virtuosité des dialogues en forme de joutes oratoires. Là comme ailleurs, l’accusation de harcèlement d’une jeune fille vers deux adultes va faire trembler l’institution scolaire et la réputation de deux profs. Le personnage de Samet, belle figure d’enseignant, s’écaille et s’égratigne au fil des séquences, obligeant le spectateur à chercher à comprendre, jusqu’à la dernière partie, où la rencontre avec la collègue Nuray (jouée par Merve Dizdar qui a reçu le prix d’interprétation donc) confronte Samet à ses valeurs, ses préjugés (sur les Kurdes et les provinces reculées) ainsi qu’à ses contradictions (en particulier sur l’éducation). Une magistrale leçon d’humanité délivrée en 3h17, qui passent étonnamment très vite. ⎥ François Aymé

Partager