Les Huit salopards

Les Huit salopards

Les Huit salopards

Réalisateur(s) : Quentin Tarantino
Acteur(s) : Samuel L. Jackson, Kurt Russell, Jennifer Jason Leigh
Genre(s) : Nouveau western
Origine : USA
Durée : 2h47
Synopsis : Quelques années après la Guerre de Sécession, le chasseur de primes John Ruth, dit Le Bourreau, fait route vers Red Rock, où il conduit sa prisonnière Daisy Domergue se faire pendre. Sur leur route, ils rencontrent le Major Marquis Warren, un ancien soldat lui aussi devenu chasseur de primes, et Chris Mannix, le nouveau shérif de Red Rock. Surpris par le blizzard, ils trouvent refuge dans une auberge au milieu des montagnes, où ils sont accueillis par quatre personnages énigmatiques : le confédéré, le mexicain, le cowboy et le court-sur-pattes. Alors que la tempête s’abat au-dessus du massif, l’auberge va abriter une série de tromperies et de trahisons. L’un de ces huit salopards n’est pas celui qu’il prétend être ; il y a fort à parier que tout le monde ne sortira pas vivant de l’auberge de Minnie…

Si la sortie d’un film de Quentin Tarantino suscite rarement l’indifférence, son huitième long-métrage ne fait pas exception. Une fuite du scénario début 2014 et le choix du format oublié du 70mm avaient déjà créé l’événement, et les partis pris assumés du cinéaste ont fini de déchaîner passions et controverses. Les aficionados de Tarantino retrouveront avec délectation tous les ingrédients de ses précédents films dont il use ici avec une maturité virtuose. Alors que les paysages enneigés du Wyoming sont de premiers prétextes à des plans de génie, un blizzard vient resserrer l’action autour d’un huis clos qui permet de savourer un art du dialogue tout aussi maîtrisé. Les 8 salopards associe des motifs et des éléments narratifs à la croisée du western et du polar, genres chers au réalisateur. La dimension théâtrale du film permet la pleine expression du talent des acteurs, pour la plupart issus de la galaxie Tarantino et toujours sublimés par sa caméra. On retrouve un Samuel L. Jackson au sommet de son art, aux côtés de Tim Roth ou Walton Goggins, second rôle de Django Unchained qui occupe cette fois brillamment le premier plan. S’y ajoute un duo détonant formé par deux comédiens ressuscités par le cinéaste cinéphile, Kurt Russel et Jennifer Jason Leigh. Une galerie de personnages très forts aux antagonismes latents, dessinés par la frontière de la loi ou le contexte post guerre de Sécession qui nous parle une fois encore de l’Amérique. Propice à la confrontation et la méfiance, cette réunion impromptue mènera inéluctablement au déchaînement de pulsions et de violence de l’univers Tarantinien, dans lequel le Bien disparaît au profit de nuances de Mal. Un ballet de duplicités magnifié par la musique d’Ennio Morricone, pour une grande expérience de cinéma. ⎥ AUDREY PAILHÈS

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