LES MIENS

LES MIENS

LES MIENS

Réalisateur(s) : Roschdy Zem
Acteur(s) : Roschdy Zem, Maïwenn, Sami Bouajila
Genre(s) : Drame
Origine : France
Durée : 1h25
Synopsis : Moussa a toujours été doux, altruiste et présent pour sa famille. À l’opposé de son frère Ryad, présentateur télé à la grande notoriété qui se voit reprocher son égoïsme par son entourage. Seul Moussa le défend, qui éprouve pour son frère une grande admiration. Un jour Moussa chute et se cogne violemment la tête. Il souffre d’un traumatisme crânien. Méconnaissable, il parle désormais sans filtre et balance à ses proches leurs quatre vérités. Il finit ainsi par se brouiller avec tout le monde, sauf avec Ryad…

Si l’autobiographie est l’inspiration la plus partagée parmi les nouveautés de cette gazette (cinq cinéastes s’y adonnent plus ou moins ouvertement), Roschdy Zem l’a inscrite au frontispice de son nouveau film, dont le titre résonne comme le programme parfaitement assumé d’un auteur se déclarant « fasciné par les familles ». Et pour Roschdy Zem, représenter la sienne, cela signifie avant tout émouvoir et faire rire des névroses qui s’y sont développées – comme dans toute famille digne de ce nom ?
L’origine de cette fratrie de deuxième génération d’émigrés nord-africains, dont le réalisateur fait partie et qu’il incarne lui-même à l’écran, n’est pas du tout le sujet de ce récit et c’est en soi assez nouveau au cinéma. Les Miens louche du côté de la comédie italienne, étant d’abord préoccupé par des personnages dont les travers et la sincérité se mélangent pour le plus grand bonheur du spectateur. C’est que, non contente de jouer dans le film, la talentueuse Maïwenn (ADN, 2020) en a co-écrit le scénario, habile à dialoguer savoureusement des situations que les egos des personnages transforment en plan-séquences d’anthologie, bigger than life. Si la péripétie familiale est truculente, Les Miens dépeint magnifiquement la tristesse solitaire et la colère frontale de Moussa. Et à travers lui, c’est tout un pan de nos rapports humains que le film met en lumière : ceux faits de vérités soigneusement éludées, de technologies insidieusement cruelles ou encore d’égoïsmes joliment emballés dans la bonne conscience. En rendant hommage à un frère aussi illuminant, Roschdy Zem nous fait profiter de la générosité du cinéma : non seulement la crise est divertissante, mais la prise de conscience qu’elle entraîne demeure des plus vivifiantes. ⎥ Nicolas Milesi

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