Auteur de BD prolifique et reconnu, Pascal Rabaté est arrivé tard au cinéma en adaptant sa propre œuvre, Les Petits Ruisseaux, qui fut un grand succès pendant l’été 2010.
Quelques films plus tard, voici Les Sans-dents, une comédie qui gratte, sans paroles aucune mais avec beaucoup de cœur. Assumant des accointances avec la crudité des comédies italiennes, Rabaté signe une œuvre enamourée des marginaux d’aujourd’hui, les mêmes qui, autrefois, sillonnaient les terrains vagues des œuvres pasoliniennes. « Je suis issu de la faucille et du goupillon. Mon grand-père était communiste, ma grand-mère, bonne de curé. » Avec l’humour en bandoulière, le cinéaste revendique d’être inclassable et propose une mise en scène radicale, certes constellée de références culturelles mais avant tout soucieuse de faire plus vrai que joli, de révéler ces êtres qui partout ailleurs sont invisibles. « J’ai eu à cœur d’aller chercher l’émerveillement dans la marge, la poésie dans la précarité » explicite le cinéaste. Épaulé par des comédiens généreux, le pari est réussi ! ⎥ Nicolas Milesi

LES SANS-DENTS
Réalisateur(s) : Pascal Rabaté
Acteur(s) : Yolande Moreau, Gustave Kervern, François Morel
Genre(s) : Comédie
Origine : France
Durée : 1h25
Synopsis : Un clan vit à rebours de la civilisation, dans l'inframonde d'une décharge. Cette mini-tribu recycle en toute illégalité notre rebut pour s'aménager de manière étonnante un hameau de bric et de broc. La vie pourrait ainsi couler si une équipe policière ne se mettait sur leurs traces…