Le temps du récit est resserré, comme l’a été celui du tournage (11 jours seulement), sur une seule journée de l’aube à la nuit soit La symphonie d’une grande ville mais en grande détresse. De Belcourt à Notre-Dame d’Afrique en passant par le Télémly sans oublier la Casbah et Bab el- Oued, Merzak Allouache effectue un panoramique d’Est en Ouest sur les quartiers historiques d’Alger. Un Alger aussi délabré que la Havane mais bien plus violent que la capitale cubaine. Violence des affairistes qui torturent et assassinent en toute impunité. Violence ordinaire d’un mari qui cloître sa femme, la bat et ne lui laisse plus comme issue que de sauter dans le vide. Violence des témoins qui préfèrent détourner le regard pour éviter de s’impliquer… Réminis- cence enfin des guerres qui ont déchiré l’Algérie : guerre d’indépendance et guerre civile des années 90. Ce tableau peu réjouissant est brossé à grands traits : 11 jours ne laissent guère le temps de reprendre et de peaufiner. Mais il est servi par le talent, la générosité de Merzak Al- louache qui, depuis Omar Gatlato en 1976, n’a jamais renoncé à ses convictions humanistes. Le réalisateur est secondé par des fidèles comédiens comme Adila Bendimerad ou Nabil Asli que nous avons déjà pu voir dans Le Repenti ou dans Harragas. Les Terrasses permet d’ap- procher, le temps du film, la réalité de la capitale algérienne. Le moins que l’on puisse écrire
est que la perspective sur Alger ne prête guère à l’optimisme. – Jean-Marie Tixier
Les Terrasses
Réalisateur(s) : Merzak Allouache
Acteur(s) : Adila Bendimerad, Nassima Belmihoub, Ahcene Benzerari
Genre(s) : Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Origine : Algérie, France
Durée : 1h31
Synopsis : De l’aube à la nuit au rythme des appels à la prière. Une foule étonnante grouille et s’agite sur les terrasses d’Alger. Des espaces clos, devenus miroirs à ciel ouvert des contradictions, de la violence, de l’intolérance, des conflits sans fin qui minent la société algérienne.