Voilà un générique qui a de l’allure : une adaptation de Georges Simenon préparée par l’alter ego de Claude Sautet (et de bien d’autres), le grand Jean-Loup Dabadie malheureusement disparu avant l’achèvement du film, une mise en scène signée Jean Becker (L’Été meurtrier, Les Enfants du marais, Dialogue avec mon jardinier, Elisa…) et une interprétation portée du début à la fin par Gérard Depardieu, pour un rôle de vieil acteur, taillé à sa démesure. On sent bien que les auteurs ont multiplié les références, les clins d’œil au caractère et à la vie privée de Depardieu et que le comédien ne s’est pas fait prier pour s’emparer de cet acteur hors norme, incapable de raccrocher des planches et des plateaux, incapable de décrocher de la bouteille, fort en gueule, brusque mais capable d’empathie voire de sentiments avec ses potes acteurs (Benoît Poelvoorde, impeccable), avec sa partenaire (Fanny Ardant au charme inaltérable), son habilleuse (quel bonheur de retrouver Anouk Grinberg), comme avec sa jeune souffleuse (Stéfi Celma, une révélation) et son petit garçon. Jean Becker, fils du grand Jacques Becker (Casque d’or, Touchez pas au grisbi) nous replonge dans la France de Simenon, entre Paris et la côte d’azur, dans le petit monde du spectacle. Il nous installe dans un temps suspendu (celui des années 60 et 70), sans téléphone portable ni précipitation, à un rythme tranquille. Jean Becker filme le crépuscule d’un grand acteur avec sincérité et Depardieu joue avec délectation son propre rôle. ⎥ François Aymé

LES VOLETS VERTS
Réalisateur(s) : Jean Becker
Acteur(s) : Gérard Depardieu, Jean-Loup Dabadie
Genre(s) : Drame
Origine : France
Durée : 1h38
Synopsis : " Les Volets verts " dresse le portrait d’un monstre sacré, Jules Maugin, un acteur au sommet de sa gloire dans les années 70. Sous la personnalité célèbre, l’intimité d’un homme se révèle.