« Une immense tendresse dans un corps de brute. » Tel est le paradoxe du comédien Raphaël Thiéry décrit par la cinéaste Anaïs Tellenne, qui avait déjà adoré le filmer dans plusieurs films courts – à l’instar d’Alain Guiraudie qui le révéla dans Rester Vertical. Il est l’homme d’argile de ce film aty-pique qui revisite la figure emblématique du golem, une créature informe, inachevée et dépourvue de libre-arbitre. Jalonné d’effets visuels très sensoriels et de musiques, le récit a les allures d’un conte naïf et inquiétant que n’auraient renié ni Demy, ni Cocteau. La rencontre Raphaël (Thiéry) / Garance (Emmanuelle Devos, mystérieuse comme pas deux) est aussi intrigante qu’indéfinissable, quelque part entre l’histoire d’amour et le geste artistique cruel et noble à la fois. « Je voulais que ce soit empirique, avoue la cinéaste, tendre et populaire au bon sens du terme. Je rêvais que ce film soit accessible. Je pense qu’on peut faire du cinéma exigeant sans être élitiste. » Mission absolument accomplie. Cet Homme d’argile est une pépite. ⎥ Nicolas Milesi
L’HOMME D’ARGILE
Réalisateur(s) : Anais Tellenne
Acteur(s) : Emmanuelle Devos, Raphaël Thiéry, Mireille Pitot
Genre(s) : Drame
Origine : France
Durée : 1h34
Synopsis : Raphaël n’a qu’un œil. Il est le gardien d’un manoir dans lequel plus personne ne vit. À presque 60 ans, il habite avec sa mère un petit pavillon situé à l’entrée du grand domaine bourgeois. Entre la chasse aux taupes, la cornemuse et les tours dans la Kangoo de la postière, les jours se suivent et se ressemblent. Par une nuit d’orage, Garance, l’héritière, revient dans la demeure familiale. Plus rien ne sera plus jamais pareil.