Pour apprécier Loin de la foule déchaînée, c’est simple, il faut se laisser emporter. Emporter par le romantisme littéraire de la fin du XIX° siècle de Thomas Hardy, auteur britannique déjà si brillamment adapté au cinéma par Roman Polanski (Tess) ou encore par Michael Winterbot- tom (Jude l’obscur). Le film respecte à la fois le cadre de l’adaptation littéraire classique et les canons du film hollywoodien à costumes mais la bonne surprise est qu’il y a un vrai metteur en scène derrière la caméra. Il s’agit de Thomas Vinterberg, celui qui nous avait déconcerté il y a maintenant 17 ans avec Festen et dont on avait beaucoup apprécié la tension dramatique de son dernier film La Chasse. Le cinéaste danois a su tirer parti d’une superproduction et nous offre des décors, des costumes et des lumières somptueux sans pour autant se laisser étouffer par l’ampleur du projet. Il réussit à faire surgir de ce drame romanesque un vrai lyrisme porté magnifiquement par les comédiens Carey Mulligan, Matthias Schoenaerts, Martin Sheen et par des dialogues ciselés. Le film a des allures de « Autant en emporte le vent » d’Outre-Manche, avec ce portrait de femme de tête qui finit par être troublée par des prétendants aussi tenaces que différents. Un régal pour les anglophiles, les amateurs de littérature classique et de cinéma « bigger than life ». – François Aymé
Loin de la foule déchaînée
Réalisateur(s) : Thomas Vinterberg
Acteur(s) : Carey Mulligan, Juno Temple, Michael Sheen
Genre(s) : Drame
Origine : Grande Bretagne, USA
Durée : 1h59
Synopsis : Dans la campagne anglaise de l’époque victorienne, une jeune héritière, Bathsheba Everdeene doit diriger la ferme léguée par son oncle. Femme belle et libre, elle veut s’assumer seule et sans mari, ce qui n’est pas au goût de tous à commencer par ses ouvriers. Bathsheba ne se mariera qu’une fois amoureuse. Qu’à cela ne tienne, elle se fait courtiser par trois hommes, le berger Gabriel Oake, le riche voisin Mr Boldwood et le Sergent Troy.