Loveable

Depuis ses origines, le cinéma n’en finit pas de raconter les coups de foudre, les fabuleux emballements. En ouverture de son film, Lilja Ingolfsdottir nous en propose une superbe variation pétillante et moderne. Sauf que l’amoureuse dont on entend le récit en voix off est en réalité face à une psychologue sept ans plus tard. Et le vrai film commence : une introspection pour raconter les mécanismes qui mènent, dans un couple, à la distance, à l’incompréhension, au manque d’écoute et finalement à la séparation. Helga Guren, l’actrice principale qui a glané de nombreux prix d’interprétation pour ce rôle, est impressionnante dans sa capacité à jouer tous les registres de l’émotion, de l’élan amoureux aux affres de l’isolement, effets accentués par le montage construit sur de nombreux flashbacks. La construction est d’ailleurs particulièrement subtile, revenant sans cesse sur quelques moments de la vie quotidienne, en apparence anodins, et qui pourtant, en disent long sur les ressentiments de chacun et qui incitent le spectateur à comprendre avant de juger. Encore une réussite du cinéma scandinave dans la lignée du grand Bergman. – François Aymé