Maja, une épopée finlandaise

Maja, ce fut la belle bouffée d’air frais et romantique du dernier Festival du film d’Histoire. Un premier film de l’actrice Tiina Lymi : ambitieux, ample, féministe, inspiré par la beauté des paysages nordiques et celle des sentiments amoureux. Une adaptation maîtrisée d’un grand classique de la littérature finlandaise d’Anni Blomqvist. Après une introduction sobre et classique, nous voici embarqués, transportés, deux heures durant sur une magnifique île nordique perdue entre la Suède et la Finlande. La cinéaste n’a pas son pareil pour nous faire ressentir avec une grande délicatesse les sensations de la nature (la lumière, le vent, les paysages). Petit à petit, comme ses magnifiques personnages, on finit par être imprégné par ce petit bout de terre sur lequel Maja et Janne vont connaître, à force de volonté et d’un peu de folie, une splendide harmonie. Jusqu’à ce que la grande Histoire vienne heurter, bousculer, leur vie repliée et tranquille. Tiina Lymi a su dessiner un splendide portrait de femme, interprété avec candeur et opiniâtreté par Amanda Jansson. Malgré ses handicaps (elle est analphabète), son carcan familial, social et religieux, elle va tout faire pour se libérer du poids des conventions. Elle se jette à corps perdu dans son histoire d’amour (magnifique scène d’entrée dans la maison du couple, où les deux personnages se déshabillent loin l’un de l’autre avant de sauter joyeusement dans la mer glacée !). Elle est rebelle, obstinée et courageuse. Si vous avez envie de faire un magnifique voyage en Finlande au XXe siècle et que l’on vous raconte une histoire passionnée… – François Aymé