« Marx peut attendre est la chronique, parfois glaçante et souvent bouleversante, d’une famille génératrice de névroses liées aux opinions conservatrices voire réactionnaires des parents, à la schizophrénie d’un frère aîné dont les cris terrorisaient les autres enfants et, surtout, au suicide, alors qu’il avait 29 ans, de Camillo, le frère jumeau de Marco Bellocchio. Au soir de sa vie, le réalisateur évoque ouvertement un sentiment de culpabilité qui, jusqu’alors, s’était exprimé de manière détournée, sinon inconsciente dans sa filmographie où abondent les personnages autodestructeurs (des Poings dans les poches, son premier long métrage à Les Yeux, la bouche). Il dit aussi, à l’unisson de ses frères et sœurs survivants, comment cette mort traumatisante a été en partie refoulée pour cacher la vérité à leur mère, fervente catholique qui ne pouvait accepter que son fils suicidé brûle en enfer. Comment, enfin, cette enfance marquée par la souffrance a créé chez lui un esprit de survie, qui a précipité son engagement dans le militantisme d’extrême gauche et dans la création artistique. Avec l’obsession de lutter contre tous les enfermements. » ⎥ Télérama

Marx peut attendre
Réalisateur(s) : Marco Bellocchio
Acteur(s) : Sans acteurs connus
Genre(s) : Documentaire
Origine : Italie
Durée : 1h36
Synopsis : Camillo est décédé en 1968. Près de cinquante ans plus tard, Marco Bellocchio rassemble toute sa famille pour un déjeuner. Avec sa famille il s'interroge sur Camillo, son jumeau disparu à l'âge de 29 ans. Les frères. Les petits-enfants. La sœur de la petite amie de l'époque. Un psychiatre. Un prêtre. En parlant avec chacun d'eux, en se remémorant ces années et ces faits, Marco reconstitue les morceaux du passé, donnant enfin corps à un fantôme qu'il a côtoyé toute sa vie. À travers sa famille, il fait revivre l'histoire de son frère, sans filtres ni pudeur, presque comme une enquête, qui reconstitue une époque et tisse le fil rouge de son cinéma.