Le New-Yorkais Jonas Carpignano s’est installé depuis trois ans dans la région qui est le théâtre des événements de son film : «Je suis descendu faire des recherches puis je suis tombé amoureux de la ville. Dans la presse, on lit souvent que les immigrés sont des esclaves, que le racisme endémique est partout. Pourtant, ses racines n’ont pas la même histoire qu’aux Etats-Unis, cette xénophobie puise sa source dans la peur du changement», analyse t-il avant de tempérer : «Certains habitants sont extrêmement virulents à l’encontre des migrants mais d’autres sont accueillants.» Ce proche d’Alice Rohrwacher, cinéaste rurale des Merveilles, cite l’influence tutélaire du néoréalisme italien et celle, plus souterraine du réalisme poétique d’Andrea Arnold ou de Claire Denis. «99 % des personnages du film jouent leur propre rôle»,as- sure-t-il, refusant l’étiquette d’activiste, fier d’un projet couvé dans l’espoir de «faire un film
sur l’Italie contemporaine qui soit personnel plutôt qu’hollywoodien». ⎥ LIBÉRATION
Mediterranea
Réalisateur(s) : Jonas Carpignano
Acteur(s) : Koudous Seihon, Alassane Sy, Pio Amato
Genre(s) : Drame
Origine : Italie, France, USA, Allemagne, Qatar
Durée : 1h50
Synopsis : Ayiva quitte le Burkina Faso, traverse la Méditerranée et rejoint le Sud de l'Italie. Rapidement confronté à l’hostilité de la communauté locale, sa nouvelle vie s'avère difficile. Mais Ayiva reste déterminé : ici sa vie sera meilleure, quel qu'en soit le prix.