MON INCONNUE

Du jour au lendemain, Raphaël se retrouve plongé dans un monde où il n’a jamais rencontré Olivia, la femme de sa vie. Comment va-t-il s’y prendre pour reconquérir sa femme, devenue une parfaite inconnue ?
Avec un mélange désarmant de charme séducteur et de candeur juvénile, François Civil promène sa gueule d’ange sur les écrans français avec de plus en plus d’aisance et de succès : on l’aura vu cette année en officier sous-marinier dans Le Chant du loup d’Antonin Baudry, en jeune amoureux de Juliette Binoche dans Celle que vous croyez de Safy Nebbou, et en trentenaire citadin esseulé dans le prochain film de Cédric Klapish qui l’avait déjà dirigé dans Ce qui nous lie. Et alors qu’il vient de recevoir le trophée Chopard de la révélation au dernier festival de Cannes, le voici donc – aux côtés d’une Joséphine Japy trop rare qui prend ici sa pleine mesure – à l’affiche d’une comédie romantique remarquablement efficace qui n’est pas sans rappeler une certaine tradition américaine. Il serait difficile de parler de l’intrigue de Mon inconnue sans trop en dévoiler, disons simplement que si le patronyme du personnage principal, Raphaël Ramisse, évoque celui du réalisateur d’Un jour sans fin (Harold Ramis), ce n’est certainement pas un hasard, la veine fantastique et des résonances narratives venant rendre hommage à cette référence de la comédie romantique. La contribution au scénario d’Igor Gotesman, auteur et réalisateur de Five dont on avait apprécié l’humour mâtiné d’une folie douce, ajoute sans nul doute à la fraîcheur et à la verve fantaisiste de ce troisième long-métrage d’Hugo Gélin (Demain tout commence). La fibre comique est aussi à mettre au crédit de Benjamin Lavernhe, pensionnaire de la Comédie Française dont la performance donne lieu à quelques séquences hilarantes. Dans un savant mélange d’émotion et d’humour cocasse, cette réflexion sur le couple, l’ambition et les sacrifices est une belle surprise qui ravira les amateurs de comédies romantiques. ⎥ Audrey Pailhès