Adapté d’un roman graphique de Inga Sætre qui connu un énorme succès en Norvège en 2011, Ninjababy a judicieusement conservé de savantes touches d’animation que la dessinatrice a elle-même réalisées pour le film. C’est ce petit personnage du titre qui va permettre à la jeune Rakel d’exprimer tous les états induits par sa grossesse non désirée : depuis la colère et le déni, jusqu’au rejet et aux doutes. Si la situation de départ peut sembler banale, son traitement l’est beaucoup moins. Fallait-il un écosystème scandinave pour permettre à un point de vue aussi féminin et moderne d’éclore ? Avec un courage certain, Rakel ne mâche pas ses mots et embrasse ses peurs. Et puis, vus de France, les rapports hommes-femmes de cette fable sociale sont aussi rafraîchissants que les dialogues sont drôles et percutants. Ninjababy décrit les sentiments contradictoires de son héroïne autant qu’il en provoque chez le spectateur. Pour mieux le cueillir devant une si ardente jeunesse. ⎥ Nicolas Milesi
NINJABABY
Réalisateur(s) : Yngvild Sve Flikke
Acteur(s) : Kristine Kujath Thorp, Arthur Berning, Nader Khademi
Genre(s) : Drame, Comédie
Origine : Norvège
Durée : 1h43
Synopsis : Astronaute, garde forestière, dessinatrice… Rakel, 23 ans, a tous les projets du monde, sauf celui de devenir mère. Quand elle découvre qu’elle est enceinte de 6 mois suite à un coup d’un soir, c’est la cata ! C’est décidé : l'adoption est la seule solution. Apparaît alors Ninjababy, un personnage animé sorti de son carnet de notes, qui va faire de sa vie un enfer…