Auteur du roman à l’origine de N’oublie pas les fleurs, Genki Kawamura en signe d’autant plus logiquement la réalisation qu’il est par ailleurs un producteur reconnu du cinéma d’animation japonais. Film-puzzle à la chronologie sensitive, cette histoire d’une mémoire qui s’efface invite à lâcher-prise avec une compréhension traditionnelle des personnages et de leurs affects. C’est la belle prouesse de cette mise en scène que de rendre tout autant lacunaires les perceptions des spectateurs que les souvenirs de Yuriko et de son fils Izumi (incarnés par des comédiens à la présence magnifique). Auréolée d’un prix à San Sebastian, la grande beauté sensible de N’oublie pas les fleurs transcende la tristesse de son sujet et exhale dans l’épiphanie finale une résolution des plus émouvantes, à l’instar des mystérieux demi-feux d’artifices dont Yuriko réclame le spectacle à son fils tout au long du film – une vision tout à la fois partielle et éblouissante d’émotion. ⎥ Nicolas Milesi
N’OUBLIE PAS LES FLEURS
Réalisateur(s) : Genki Kawamura
Acteur(s) : Masaki Suda, Mieko Harada, Masami Nagasawa
Genre(s) : Drame
Origine : Japon
Durée : 1h44
Synopsis : Lors du réveillon du Nouvel An, Izumi retrouve sa mère Yuriko errant dans un parc par un froid glacial. Quelques mois plus tard, elle est diagnostiquée comme souffrant d’Alzeihmer et sa mémoire décline rapidement. Pour son fils, les souvenirs de la mère qui l'a élevé seule sont toujours aussi vivaces. L'un d'eux en particulier, lorsqu'il croyait qu'elle avait disparu, le hante terriblement. Alors que Yuriko sombre lentement dans l'oubli, Izumi doit accepter de perdre à nouveau sa mère, cette fois pour toujours. En prenant soin de sa mère – au moment où lui-même s'apprête à devenir père – Izumi tente de comprendre ce qui l'a éloigné d'elle et s'interroge sur le sens de leur relation, pour retrouver l'essentiel de ce qui leur reste.