PARASITE

PARASITE

PARASITE

Réalisateur(s) : Bong Joon-Ho
Acteur(s) : Song Kang-Ho, Sun-kyun Lee, So-Dam Park
Genre(s) : Drame
Origine : Corée du sud
Durée : 2h12
Synopsis : Toute la famille de Ki-taek est au chômage, et s’intéresse fortement au train de vie de la richissime famille Park. Un jour, leur fils réussit à se faire recommander pour donner des cours particuliers d’anglais chez les Park. C’est le début d’un engrenage incontrôlable, dont personne ne sortira véritablement indemne…

Palme d’or à l’unanimité du jury. Unanimité également du jury des cinémas art et essai, de la presse et très probablement du public. Parasite est aussi une première Palme d’or pour la Corée du Sud, un pays qui distille depuis des décennies un cinéma d’auteur ET de genre tout à fait remarquable.
Fait assez rare, il y a une « parenté » entre les deux dernières Palmes asiatiques qui dressent des portraits de familles pauvres. Mais quand, dans Une Affaire de famille, Kore-Eda filmait avec tendresse et bienveillance une famille qui s’inventait ses propres règles, Bong Joon-Ho met sur pied un drôle de drame social. On est ici très loin de la chronique au charme nonchalant. Place à un savant mélange de comédie coréenne « à l’italienne » (tendance Affreux, sales et méchants), de suspense et de film fantastique. Bong Joon-Ho a cité dans ses remerciements des références à Chabrol et Clouzot. On retrouve bien ce goût pour la satire bourgeoise, cette appétence pour la cruauté (à double sens) entre classes sociales et cet art de la tension permanente pimentée de pointes d’humour. Bong Joon-Ho déroule avec un malin plaisir un jeu de massacre, à la mécanique impeccable et invisible, comme une fable où l’on ne saurait plus très bien qui est le loup et qui est mère-grand. Entre Sorry We Missed You de Ken Loach dédié aux effets dévastateurs de l’ubérisation, Les Misérables de Ladj Ly consacré à la violence urbaine et Parasite, le Festival de Cannes, dans un prolongement troublant des manifestations des Gilets jaunes, installait la lutte des classes au premier plan. Mais c’est bien Bong Joon-Ho qui sut le mieux utiliser le cinéma comme un puissant levier universel pour déchirer les voiles des réussites économiques et frapper les esprits. ⎥ François Aymé

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