Avec ce nouveau récit d’inspiration autobiographique, le co-réalisateur de Party Girl (Caméra d’or à Cannes en 2014) poursuit sa veine, issue du même territoire de la Moselle qui l’a vu grandir. Samuel Theis, lui-même comédien, dirige à la fois des acteurs de grand talent (Antoine Reinartz est un instituteur très convaincant) mais aussi des non-professionnels bluffants, au premier rang desquels Aliocha Reinert, le jeune Johnny qui n’est nullement la petite nature que l’on croit, véritable révélation du film. Tenu par un scénario ouvragé sur l’éveil d’un enfant au seuil de l’adolescence, Petite Nature ose constituer, comme le confie Samuel Theis, « le regard d’un enfant sur le monde, et non un regard sur l’enfance ». Justement. Le cinéaste lorrain filme les balbutiements d’un transfuge de classe et (après Un monde, le film remarquable de Laura Wandel) il rappelle avec acuité à quel point « rien de ce qui concerne l’enfance n’est petit ». La belle subtilité de son film devrait alimenter de riches débats. ⎥ Nicolas Milesi

PETITE NATURE
Réalisateur(s) : Samuel Theis
Acteur(s) : Aliocha Reinert, Antoine Reinartz, Izïa Higelin
Genre(s) : Drame, Comédie
Origine : France
Durée : 1h33
Synopsis : Johnny a dix ans. Mais à son âge, il ne s’intéresse qu’aux histoires des adultes. Dans sa cité HLM en Lorraine, il observe avec curiosité la vie sentimentale agitée de sa jeune mère. Cette année, il intègre la classe de Monsieur Adamski, un jeune titulaire qui croit en lui et avec lequel il pousse la porte d’un nouveau monde.