Après de longues années de production, Rafiki arrivait au Festival de Cannes au mois de mai, au- réolé de son statut de premier film kényan présen- té sur la Croisette. La joie était de courte durée, le film étant rapidement interdit d’exploitation dans son pays d’origine – et donc éliminé d’office de la course aux Oscars. Mais une levée limitée de son interdiction au Kenya, à quelques jours de sa sor- tie en France, va permettre des projections sur grand écran de cette belle histoire d’amour les- bienne à Nairobi. Car en effet, c’est avant tout un film d’amour, bien que son cadre géographique – la capitale kenyane; son contexte narratif – l’histoire se déroule sur fond d’élections; et ses conditions de sortie en fassent un film politique. Ce qui n’empêche pas les aventures des deux lycéennes Kena et Ziki de baigner dans un esprit pop, à même de séduire et intriguer les jeunes amateurs et amatrices d’aventures romantiques colorées. Sans misérabilisme, on en saisit tout de même la teinte transgressive : à voir comme on savoure une « tête brûlée », acidulée et interdite. ⎥ Victor Courgeon
RAFIKI
Réalisateur(s) : Wanuri Kahiu
Acteur(s) : Samantha Mugatsia, Sheila Munyiva, Dennis Musyoka
Genre(s) : Drame
Origine : Kenya
Durée : 1h22
Synopsis : À Nairobi, Kena et Ziki mènent deux vies de jeunes lycéennes bien différentes, mais cherchent chacune à leur façon à poursuivre leurs rêves. Leurs chemins se croisent en pleine campagne électorale au cours de laquelle s’affrontent leurs pères respectifs. Attirées l’une vers l’autre dans une société kenyane conservatrice, les deux jeunes femmes vont être contraintes de choisir entre amour et sécurité...