Certains films rassemblent plus que les autres. À l’origine de Revoir Paris, même si son scénario est purement fictionnel, il y a la déflagration des attentats parisiens de 2015 et leur cohorte de victimes et de traumatismes fragmentés. La réalisatrice Alice Winocour, touchée au plus près – son frère est un survivant du 13 novembre au Bataclan – a su magnifiquement bâtir un film résilient, préoccupé par le lent retour à la vie des victimes aux souvenirs éparpillés. « Pour retrouver la mémoire, il faut être deux » est-il expliqué à Mia – impeccable Virginie Efira – celle qui a survécu après avoir été au mauvais endroit au mauvais moment. À l’image de ce poignant constat d’une réunification nécessaire pour se reconstruire, Alice Winocour opère tout au long de son récit un inexorable mouvement de décloisonnement, aussi sensitif que social. Dans un Paris aux boulevards incandescents comme des blessures ouvertes, ce nouveau film de la réalisatrice de Proxima fait se rejoindre des mondes dont certains avaient été invisibilisés, peuplés d’êtres humains soudain conscients du réconfort de leurs liens. Revoir Paris passionne autant qu’il émeut. ⎥ Nicolas milesi
Revoir Paris
Réalisateur(s) : Alice Winocour
Acteur(s) : Virginie Efira, Benoît Magimel, Grégoire Colin
Genre(s) : Drame
Origine : France
Durée : 1h45
Synopsis : A Paris, Mia est prise dans un attentat dans une brasserie. Trois mois plus tard, alors qu’elle n’a toujours pas réussi à reprendre le cours de sa vie et qu’elle ne se rappelle de l’évènement que par bribes, Mia décide d’enquêter dans sa mémoire pour retrouver le chemin d’un bonheur possible.