SANS FILTRE

SANS FILTRE

SANS FILTRE

Réalisateur(s) : Ruben Östlund
Acteur(s) : Harris Dickinson, Charlbi Dean Kriek, Dolly de Leon
Genre(s) : Palme d'Or au Festival de Cannes 2022
Origine : France, GB, Allemagne
Durée : 2h29
Synopsis : Après la Fashion Week, Carl et Yaya, couple de mannequins et influenceurs, sont invités sur un yacht pour une croisière de luxe. Tandis que l’équipage est aux petits soins avec les vacanciers, le capitaine refuse de sortir de sa cabine alors que le fameux dîner de gala approche. Les événements prennent une tournure inattendue et les rapports de force s'inversent lorsqu'une tempête se lève et met en danger le confort des passagers.

C’est le film marquant de l’année 2022. La Palme d’or bien sûr et le Prix des cinémas Art et Essai (après Parasite, Drunk et Drive My Car), mais plus que cela, Sans filtre est le film qui va faire réagir, parler, le film qui met les pieds dans le plat et qui ne mettra pas tout le monde d’accord. Enfin une toile vraiment politique, radicale, drôle, qui ne surfe pas sur l’air du temps mais au contraire l’ausculte avec férocité. De l’inanité des réseaux sociaux (moi sous toutes les coûtures) à l’entre soi vertigineux des hyper-riches qui brûlent la planète par tous les bouts, Ruben Oslund s’en donne à cœur joie. À l’instar de Quentin Tarantino (mais ici dans un registre social et politique), il n’a pas son pareil pour étirer les scènes, alterner le léger et le grotesque, balançant entre la satire et la fable, et distillant des dialogues qui font mouche et quelques scènes qui resteront dans les annales. Depuis Snow Therapy et The Square (déjà Palme d’or !), Ruben Oslund n’hésite pas à grossir le trait pour pointer les travers (voire les tares) de la bonne société, du monde de l’entreprise à celui de la culture en passant par la mode ou… les marchands d’armes. Certains diront qu’il en fait trop, qu’il n’est pas très gentil. Mais on sait bien qu’une caricature en dit souvent plus qu’un long charabia. Dans son discours de remerciement à Cannes, le cinéaste disait que son souci aura été, en permanence, d’amuser le spectateur. Non seulement, il y réussit mais en plus il ne nous prend pas pour des idiots. Sans filtre, c’est le film qu’on reverra avec autant de plaisir en 2050 et l’on dira : tu vois, c’était comme ça dans les années 2020. ⎥ François Aymé

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