SECOND TOUR

SECOND TOUR

SECOND TOUR

Réalisateur(s) : Albert Dupontel
Acteur(s) : Cécile de France, Albert Dupontel, Nicolas Marié
Genre(s) : Comédie dramatique
Origine : France
Durée : 1h35
Synopsis : Journaliste politique en disgrâce placée à la rubrique football, Mlle Pove est sollicitée pour suivre l’entre-deux tours de la campagne présidentielle. Le favori est Pierre-Henry Mercier, héritier d'une puissante famille française et novice en politique. Troublée par ce candidat qu'elle a connu moins lisse, Mlle Pove se lance dans une enquête aussi étonnante que jubilatoire.

Film après film, Albert Dupontel trace un sillon tout à fait singulier dans le cinéma français. Avec cette fable située dans le droit fil d’Adieu les cons*,* multi récompensé aux Césars 2021 (Meilleur scénario original, Meilleur film, Meilleur réalisateur), il porte sur la société française un regard à la fois lucide et ironique tout en conservant pour ses personnages une bienveillance un peu distante. On ne s’identifie à aucun d’eux mais on s’attache à tous. On passerait pourtant à côté de l’essentiel si on limitait son intérêt à cette enquête journalistique sur un candidat à l’élection présidentielle, dans un entre-deux tours mouvementé. Le réalisateur inscrit sa narration dans un cadre plus large, fidèle à des centres d’intérêt très sérieux, qu’on ne perçoit qu’après coup : le rapport à l’enfance, la maternité, la quête des origines, l’amitié, la nature (les scènes tournées dans le sud de la France sont magnifiques). Depuis ses débuts, Albert Dupontel nous a habitués à une troupe d’acteurs (Bouli Lanners, Jackie Berroyer, Philippe Duquesne, Philippe Uchan, Gilles Gaston-Dreyfus) que l’on retrouve ici au sommet de leur art, la palme revenant à Nicolas Marié : l’archiviste aveugle toujours plein d’enthousiasme d’Adieu les cons endosse ici le costume d’un reporter absolument fan de foot, qui utilise ses connaissances et sa culture sportive pour faire avancer l’intrigue et seconder une Cécile de France opiniâtre et énergique. Du rythme, des situations totalement improbables, poussées avec une logique indéniable jusqu’à leur terme, il y a du Raymond Devos chez Dupontel. Un regard décalé, tout en fantaisie, sur la politique et les média, des références inattendues aussi mais, sous-jacente, une certaine gravité. C’est sûr, on est bien dans son cocasse univers et c’est vraiment jouissif ! ⎥ Michèle Hédin

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