Deux films sélectionnés à Cannes cette année témoignent de la vivacité du cinéma roumain actuel : Baccalauréat de Cristian Mungiu (prix de la mise en scène) et Sieranevada de Cristi Puiu reparti bredouille malgré ses qualités. Lary se rend chez sa mère où la famille s’est retrouvée pour commémorer la mort de son père. Le pope qui doit venir faire la prière est en retard et le repas commence à se faire attendre, à tel point que les querelles familiales vont ressurgir. Au-delà du drame le comique l’emporte avec une galerie de personnages plus drôles les uns que les autres. Entre le cousin amateur de théories du complot, une grand- mère communiste et une croate droguée que personne ne connaît, tous viennent décupler la joyeuse anarchie ambiante. La caméra reste souvent dans le couloir et différents pano- ramiques nous montrent les déambulations de cette famille si nombreuse dans un espace aussi exigu. Mais surtout, Lary est un passeur entre le spectateur et le film. Il est le seul à comprendre l’absurdité de la situation et son rire nous emporte. ⎥ LÉO ORTUNO
SIERANEVADA
Réalisateur(s) : Cristi Puiu
Acteur(s) : Mimi Branescu, Judith State, Bogdan Dumitrache
Genre(s) : Drame
Origine : Roumanie, France, Bosnie, Croatie, Macédoine
Durée : 2h53
Synopsis : Quelque part à Bucarest, trois jours après l'attentat contre Charlie Hebdo et quarante jours après la mort de son père, Lary - 40 ans, docteur en médicine - va passer son samedi au sein de la famille réunie à l'occasion de la commémoration du défunt. L'évènement, pourtant, ne se déroule pas comme prévu. Les débats sont vifs, les avis divergent. Forcé à affronter ses peurs et son passé et contraint de reconsidérer la place qu'il occupe à l'intérieur de la famille, Lary sera conduit à dire sa part de vérité.