20 ans après ses premiers succès, le réalisateur de Sixième Sens, Incassable et Signes reste un excellent conteur d’histoires. M. Night Shyamalan sait, dès les premières scènes, plonger le spectateur dans le mystère du récit. On retrouve avec plaisir les marottes de ses premiers films, la figure du super-héros handicapé ou fragilisé, le personnage central qui transcende sa différence en atout, et les références aux grands cinéastes du suspense : Hitchcock (Psychose) et Jonathan Demme (Le Silence des agneaux). On est d’abord plongé dans un contexte très réaliste, l’enlèvement des adolescentes, dans un décor effrayant. Puis sont ajoutés par petites touches des éléments mystiques qui modifient peu à peu la nature du film, et le font glisser du thriller ou du film de terreur vers le fantastique. Le scénario définit le mystère du cerveau humain comme un territoire magique et chaotique, aux potentialités inquiétantes et infinies. Le procédé agit comme un ressort permanent de science-fiction. Split compte aussi un bon duo d’acteurs (James Macavoy et Anya Taylor-Joy, l’une des jeunes filles, elle aussi mystérieuse et secrète) et une surprise finale : M. Night Shyamalan oblige. ⎥ Jean LE MAÎTRE
SPLIT
Réalisateur(s) : M. Night Shyamalan
Acteur(s) : James McAvoy, Anya Taylor-Joy, Betty Buckley
Genre(s) : Thriller, épouvante
Origine : USA
Durée : 1h57
Synopsis : Kevin a déjà révélé 23 personnalités, avec des attributs physiques différents pour chacune, à sa psychiatre dévouée, la docteure Fletcher, mais l’une d’elles reste enfouie au plus profond de lui. Elle va bientôt se manifester et prendre le pas sur toutes les autres. Poussé à kidnapper trois adolescentes, dont la jeune Casey, aussi déterminée que perspicace, Kevin devient dans son âme et sa chair, le foyer d’une guerre que se livrent ses multiples personnalités, alors que les divisions qui régnaient jusqu’alors dans son subconscient volent en éclats.