Sueurs froides

Sueurs froides

Sueurs froides

Réalisateur(s) : Alfred Hitchcock
Acteur(s) : James Stewart, Kim Novak…
Genre(s) : suspense
Origine : USA
Durée : 2h6
Synopsis : Ancien policier, John «Scottie» Ferguson est détective privé à San Francisco. Il souffre d'une peur pathologique du vide depuis la mort d'un collègue policier, qui s'est écrasé au sol. Son vertige l'oblige à renoncer à son activité. L'un de ses camarades d'école, Gavin Elster, lui demande de suivre sa femme, Madeleine, en lui précisant que cette dernière, suicidaire, se croit possédée par l'âme d'une ancêtre. Scottie tombe rapidement amoureux de Madeleine, qu'il sauve une première fois de la noyade, mais que son vertige empêche de préserver d'une chute dans le vide. Ecrasé par la culpabilité, Scottie sombre dans le désespoir, jusqu'à ce qu'il découvre en Judy Barton, l'employée d'un hôtel, l'hallucinant sosie de Madeleine...

Acrophobie… un nom scientifique pour le vertige maladif qu’éprouve l’inspecteur Ferguson. Cette terreur du vide l’a poussé à abandonner la police. Un ancien ami l’engage pour surveiller son épouse, Madeleine, au comportement étrange.

Vertige… Déséquilibré, aspiré, le spectateur sombre profondément dans un étouffant mystère. Celui du corps, double, fragile, ambigu. Celui des âmes, ténèbres obstinées de la passion amoureuse, de la trahison. Sur la magnifique musique de Bernard Herrmann, Hitchcock ouvre un gouffre subtil, lente et terrible avalanche de trompe-l’oeil. Le doute gangrène tout : le décor, majestueuse promenade dans San Francisco et ses environs ; les personnages, de l’apparente rigidité de James Stewart aux deux visages de Kim Novak. Reste le suspense, épuré, nu comme une charpente. Trouble discours sur la passion, sur l’illusion amoureuse, le film joue avec ironie sa partition de mort et d’angoisse.

Dans cette oeuvre « nécrophile », selon le maître lui-même, le cinéma, art trompeur et fascinant, abat ses cartes : la duperie dont le héros est victime ressemble à la nôtre, public crédule. Hitchcock propose un malicieux jeu de miroirs mais ne donne aucune clé. Ainsi, il brouille les pistes et pervertit toute interprétation préfabriquée. Sueurs froides se savoure avec amertume, comme un brouet maléfique et génial. — Cécile Mury (Télérama)

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