«Seuls les fous aiment la vie !», réplique culte du réalisateur Terence Davies qui après Of time and the City et The Deep Blue Sea nous emmène cette fois partager le quotidien de la dure et noire paysannerie écossaise du début du vingtième siècle. Dur, comme l’est ce père tyrannique dont on apprend la mort qu’avec soulagement. Dure, comme la guerre qui tue l’amour et l’espoir. Noir comme le destin de ces personnages et noirs comme ces longs et beaux plans séquences. Mais belle, oh combien belle ! Agyness Deyn dans le rôle de Chris, cette jeune femme sensible et forte à la fois dont la personnalité forgée dans la résistance et la pugnacité semble être un héritage des suffragettes. Belles aussi les ballades écossaises qui rythment le film en créant de vrais moments de respirations humaines dans ce monde de terre et de sueur. Terence Davies fait de cette réflexion sur le temps qui passe un grand moment de cinéma et d’émotion.⎥ JACQUES PHILTON
SUNSET SONG
Réalisateur(s) : Terence Davies
Acteur(s) : Agyness Deyn, Peter Mullan, Kevin Guthrie
Genre(s) : Drame
Origine : Grande Bretagne
Durée : 2h12
Synopsis : Dans la campagne écossaise du comté d'Aberdeen, peu avant la Première Guerre mondiale. Après la mort de leur mère épuisée par les grossesses successives, les quatre enfants Guthrie sont séparés. Les deux plus jeunes partent vivre avec leurs oncle et tante tandis que leur soeur, Chris, et leur frère aîné, Will, restent auprès de leur père, John, un homme autoritaire et violent. Les relations de plus en plus houleuses entre père et fils conduisent Will à embarquer pour l’Argentine. Chris se retrouve dans l’obligation de renoncer à son rêve de devenir institutrice pour s’occuper de son père. Peu après, ce dernier succombe à une attaque. Ne pouvant se résoudre à quitter sa terre natale, Chris décide alors de reprendre seule la ferme familiale.