The Brutalist

The Brutalist

The Brutalist

Réalisateur(s) : Brady Corbet
Acteur(s) : Adrien Brody, Felicity Jones, Guy Pearce, Joe Alwyn, Raffey Cassidy
Genre(s) : drame
Origine : Grande-Bretagne, U.S.A., Hongrie
Durée : 3h34
Synopsis : Fuyant l'Europe d'après-guerre, l'architecte visionnaire László Tóth arrive en Amérique pour y reconstruire sa vie, sa carrière et le couple qu'il formait avec sa femme Erzsébet, que les fluctuations de frontières et de régimes de l'Europe en guerre ont gravement mis à mal.Livré à lui-même en terre étrangère, László pose ses valises en Pennsylvanie où l'éminent et fortuné industriel Harrison Lee Van Buren reconnaît son talent de bâtisseur. Mais le pouvoir et la postérité ont un lourd coût.

Comédien américain à la carrière déjà conséquente (souvenez-vous du jeune Brian dans Mysterious Skin de Gregg Araki en 2004), Brady Corbet n’a réalisé que deux longs métrages (L’enfance d’un chef et Vox Lux, jamais sortis en France) avant The Brutalist, pour lequel il a remporté le Lion d’argent du meilleur réalisateur à la Mostra de Venise, ainsi que trois Golden Globes en janvier dernier – en attendant les Oscars pour lesquels le film cumule pas moins de 10 nominations ! Œuvre monumentale de 3h34 (avec en son centre un entracte de 15 minutes imposé par le cinéaste), cette histoire retrace 30 années du parcours d’un immigré hongrois que le film cueille à son arrivée sur Ellis Island, dans une séquence d’ouverture impressionnante. Si The Brutalist entend narrer le destin de l’architecte visionnaire László Tóth, ne cherchez nulle trace de lui dans la vraie vie ; il est un personnage totalement imaginaire et inspiré d’artistes majeurs du mouvement brutaliste tels que Louis Kahn, Ludwig Mies Van der Rohe, et plus particulièrement le Hongrois Marcel Breuer. Les connaisseurs (et les Pessacais familiers du Corbusier) s’y retrouveront. « L’après-guerre est une période qui m’a toujours fasciné, en particulier pour l’influence majeure que la condition psychologique de l’époque a joué sur l’architecture » explique le réalisateur. Son film multiplie les métaphores – parfois énormes – quant aux effets dévastateurs du capitalisme, aux relations toxiques entre un artiste et son mécène, ou encore au leurre que représente le Rêve Américain. Adrien Brody et Guy Pearce sont magistraux. Brody, lui-même issu d’une ascendance hongroise, semble encore charrier les scories de son personnage de Wladislav Szpilman (Le Pianiste de Roman Polanski), tandis que Pearce campe un commanditaire glaçant, totalement conscient de sa toute-puissance. Intégralement tourné à Budapest sur pellicule 35mm (via le procédé VistaVision cher aux années 50 et au cinéma d’Hitchcock), The Brutalist use et abuse de décors impressionnants signés de la cheffe décoratrice Judy Becker, familière de la période (Carol de Todd Haynes) ; 
« Pour les gens de ma profession, un film sur un architecte, c’est le gros lot », avoue-t-elle avec gourmandise. The Brutalist est hors-norme à bien des égards (jusque dans sa bande originale très présente) et sa seule facture vaut le détour. – Nicolas Milesi

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