THE CAKEMAKER

THE CAKEMAKER

Réalisateur(s) : Ofir Raul Graizer
Acteur(s) : Tim Kalkhof, Sarah Adler, Zohar Shtrauss
Genre(s) : Drame
Origine : Allemagne, Israël
Durée : 1h45
Synopsis : Thomas, un jeune pâtissier allemand, a une liaison avec Oren, un homme marié israélien qui voyage régulièrement à Berlin pour affaires. Quand Oren meurt dans un accident de voiture, Thomas se rend à Jérusalem à la recherche de réponses concernant sa mort. Sans révéler qui il est, Thomas se plonge dans la vie d'Anat, la veuve de son amant, qui tient un petit café. Il commence alors à travailler pour elle.

Il y a quelques semaines, nous la découvrions dans le rôle d’une mère foudroyée par la mort de son fils, dans le remarquable Foxtrot de Sa- muel Maoz. Dans The Cakemaker, nouvelle preuve de la singulière force émotionnelle du cinéma israélien, la comédienne française Sarah Adler incarne un autre visage du deuil ; celui, digne, d’une épouse découvrant la trahison de son mari après le décès de celui-ci. En contrepoint à ce double drame intime – inspiré de faits réels –, le réalisateur a choisi de s’attarder sur le point de vue fictif de l’amant de l’homme disparu. Un personnage sans voix malgré une présence de tous les plans, dont le deuil ne peut s’accomplir autrement que dans l’ombre et la solitude. Le film réussit en effet la prouesse de nous faire sans cesse ressentir sa douleur sans que celle-ci ne puisse s’exprimer, restant toujours confi- née au secret de l’intériorité du personnage. L’allemand Tim Kalkhof, à qui le réalisateur a demandé de prendre un peu d’embonpoint pour lui donner un air poupin, observe avec pudeur et émotion la vie de l’homme qu’il a aimé, contemplant son absence dans une Jérusalem tiraillée entre tradition religieuse et modernité. Si le film manie habilement le ressort narratif du double – double vie, double point de vue, personnages en proie à une double tragédie –, le réalisateur a trouvé dans la cuisine un vecteur d’unité et d’harmonie. Lieu et moyen d’échange et de partage, ce sera le catalyseur des émotions, le point de rencontre entre les êtres et leur vécu. Premier long-métrage très réussi, The Cakemaker est de ces films dont la délicatesse et la grâce parviennent à nous saisir et nous toucher durablement. Un délice d’émotion à découvrir.
⎥ Audrey Pailhès

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