The Lobster

The Lobster

The Lobster

Réalisateur(s) : YORGOS LANTHIMOS
Acteur(s) : Colin Farrell, Rachel Weisz, Jessica Barden
Genre(s) : Comédie
Origine : Grêce, Grande Bretagne, Pays-Bas, Irlande, France
Durée : 1h58
Synopsis : Dans un futur proche… Toute personne célibataire est arrêtée, transférée à l’Hôtel et a 45 jours pour trouver l’âme soeur. Passé ce délai, elle sera transformée en l'animal de son choix. Pour échapper à ce destin, un homme s'enfuit et rejoint dans les bois un groupe de résistants ; les Solitaires.

Ah, enfin de l’air, du jeu, de l’originalité, des codes réinventés… The Lobster (Le Homard) est une fable dystopique qui nous projette dans un monde déshumanisé où le couple est devenu une obligation. Yorgos Lanthimos dépeint un monde absurde où l’amour n’obéit plus qu’à des critères d’atomes crochus caricaturaux, de ressemblances physiques, de handicaps communs. Certains, qui résistent à ce système tyrannique, se sont camouflés dans la forêt où ils organisent leur survie et la lutte, élaborent des méthodes d’infiltration. Or, ce camp là – c’est ici la force de la satire – n’est guère plus enviable que l’autre : ses partisans s’appellent Les Solitaires. Et toute relation sexuelle y est bannie. Le cinéaste renvoie dos à dos les deux mondes, gouvernés par le même conformisme aliénant, le même puritanisme. Il le fait avec toute la bizarrerie dont il est coutumier. En multipliant les situations incongrues, en court-circuitant tout ce qui est attendu. La plupart des séquences recèlent une idée, un motif intéressant, un décalage nouveau. C’est parfois superficiel, mais très inventif d’un point du vue formel. Le film offre un autre langage des corps et des acteurs (la plupart modelés à contre-emploi, de Colin Farrell, un peu bedonnant, à Léa Seydoux, en chef de guerre), qui passe beaucoup par la pantomine, la danse, du théâtre très gestuel. On dirait parfois du Wes Anderson, l’esthétique fétichiste en moins, la provocation grinçante en plus. Ce qui n’empêche nullement l’émotion de poindre, de manière là aussi très inattendue, à travers la fuite du couple que forment Collin Farrel et Rachel Weisz. Leur amour représente-t-il l’asservissement suprême ou au contraire sa négation la plus belle mais la plus extrême ? Bien malin celui qui aura une réponse définitive… ⎥Télérama

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