THE OLD OAK

THE OLD OAK

THE OLD OAK

Réalisateur(s) : Ken Loach
Acteur(s) : Dave Turner, Ebla Mari, Trevor Fox
Genre(s) : Drame
Origine : GB
Durée : 1h53
Synopsis : TJ Ballantyne est le propriétaire du "Old Oak", un pub qui est menacé de fermeture après l'arrivée de réfugiés syriens placés dans le village sans aucun préavis. Bientôt, TJ rencontre une jeune Syrienne, Yara, qui possède un appareil photo. Une amitié va naître entre eux...

À 86 ans, Ken Loach est de retour, et, pour ce film annoncé comme son dernier opus, le réalisateur britannique poursuit le récit des mutations sociales de son temps avec – certains le lui reprocheront – moins de colère, plus de naïveté et d’optimisme. Mais dans la noirceur de notre époque, n’en a-t-on pas parfois besoin ? Toujours accompagné de son fidèle scénariste Paul Laverty, le cinéaste pose une fois encore le pied de sa caméra dans un de ces villages du nord-est de l’Angleterre, assommé par le chômage et la pauvreté, et confronté ici à l’arrivée de réfugiés syriens cherchant un havre de paix sur cette terre désolée. L’accueil qui leur est fait est, sans surprise, brutal et empli de jalousie face au timide élan de solidarité qui se met en place. Une tension qui vient se cristalliser dans un lieu, The Old Oak, dernier pub du coin à la façade décrépie, que le propriétaire Tommy Joe Ballantyne garde ouvert tant bien que mal. Cet homme d’âge mûr, tendre et usé, accepte en effet, tout en servant des pintes à ses rares clients, de tendre une main vers Yara, jeune syrienne douce et volontaire. En cédant à sa demande d’aménager une cantine solidaire dans l’arrière-salle du pub, ses vieux rêves de résistance collective renaissent alors peu à peu. « Quand on mange ensemble, on se serre les coudes » dit une phrase inscrite sous une vieille photographie en noir et blanc affichée sur un mur de cette pièce, rappelant les belles heures des luttes ouvrières locales. Pourtant, cette douce utopie alimente bientôt les rancœurs de certains. Ken Loach partage ainsi ses engagements et ses hantises face à la paupérisation et aux poussées populistes qui font se dresser les plus faibles les uns contre les autres. Mais en choisissant un angle moins social qu’affectif pour dépeindre avec authenticité une relation d’amitié entre deux êtres que tout oppose, unis dans la tourmente et merveilleusement interprétés par Dave Turner (aperçu dans Moi, Daniel Blake et Sorry We Missed You) et Ebla Mari, le réalisateur entretient l’idée que l’espoir peut encore bourgeonner, même en partant d’un vieux chêne. ⎥  Noémie Bourdiol

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