THE REVENANT

THE REVENANT

THE REVENANT

Réalisateur(s) : Alejandro González Iñárritu
Acteur(s) : Leonardo DiCaprio, Tom Hardy, Domhnall Gleeson
Genre(s) : Western, Aventure
Origine : USA
Durée : 2h36
Synopsis : Dans une Amérique profondément sauvage, Hugh Glass, un trappeur, est attaqué par un ours et grièvement blessé. Abandonné par ses équipiers, il est laissé pour mort. Mais Glass refuse de mourir. Seul, armé de sa volonté et porté par l’amour qu’il voue à sa femme et à leur fils, Glass entreprend un voyage de plus de 300 km dans un environnement hostile, sur la piste de l’homme qui l’a trahi. Sa soif de vengeance va se transformer en une lutte héroïque pour braver tous les obstacles, revenir chez lui et trouver la rédemption.

Attention les yeux. En adaptant le roman de Michael Punke, le réalisateur oscarisé Alejandro González Iñárritu (Biutiful, Birdman) livre un récit sidérant sur la légende du trappeur Hugh Glass, de celles qui ont façonné l’imaginaire états-unien. Voulu, porté, produit par un homme soucieux de contribuer à la mythologie du cinéma – Leonardo di Caprio – The Revenant est à l’arrivée un film-monstre parfaitement dimensionné pour la salle obscure. Tout à la fois film d’Histoire, film d’aventure épique, survival et film de vengeance,The Revenant n’en finit pas de décliner la confrontation de ses héros avec la mort. Depuis l’ouverture en une saisissante séquence de combat entre trappeurs et indiens, aussi violemment réaliste, immersive et virtuose que l’était celle du Débarquement chez Spielberg, dans Il faut sauver le soldat Ryan. Jusqu’à cette avalanche presque décorative dans l’arrière-plan épuisé d’un homme qui a survécu à la sauvagerie des hommes et des éléments. Les morceaux de bravoure se succèdent (non, vous n’avez jamais vu l’attaque d’un ours filmée de la sorte) pourtant le film d’Iñárritu ne se limite pas à une puissante chorégraphie de la violence – aussi brillante soit-elle. Le pouvoir de l’esprit y est aussi mis en scène, avec une poésie empreinte de chamanisme. Comme si l’image de cinéma partageait avec la nature sauvage le même mutisme spectaculaire. Emmanuel Lubezki, le chef opérateur de Terence Malick et d’Alfonso Cuarón, pourrait bien trouver un troisième Oscar dans la lumière crépusculaire de The Revenant, exclusivement tourné à l’aide du soleil et à la lueur des flammes, sans aucune lumière artificielle moderne. Le résultat est une kyrielle de moments de grâce, aussi bien en temps suspendus d’introspection qu’en plan-séquences bluffants. Assez vite, on soupçonne le tournage d’avoir été d’une extrême âpreté. Pourtant, à côté de Di Caprio, au charisme rare, Tom Hardy (Mad Max : Fury Road) et Domhnall Gleeson (Star Wars : episode VII) excellent et apportent à leurs personnages un relief bienvenu. Comme si la grandeur de l’humain soumis à l’adversité avait contaminé de bout en bout ce film brutal et spirituel. ⎥ NICOLAS MILESI

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