TOUT SIMPLEMENT NOIR

TOUT SIMPLEMENT NOIR

TOUT SIMPLEMENT NOIR

Réalisateur(s) : Jean-Pascal Zadi, John Wax
Acteur(s) : Jean-Pascal Zadi, Fary, Caroline Anglade
Genre(s) : Comédie
Origine : FGrance
Durée : 1h30
Synopsis : JP, un acteur raté de 40 ans, décide d’organiser la première grosse marche de contestation noire en France, mais ses rencontres, souvent burlesques, avec des personnalités influentes de la communauté et le soutien intéressé qu’il reçoit de Fary, le font osciller entre envie d’être sur le devant de la scène et véritable engagement militant...

Tout simplement noir est d’abord un sourire, celui de Jean-Pascal Zadi, l’acteur-réalisateur aux dents libres et au poing levé. Dans son film, il incarne un humoriste vaguement connu qui décide d’organiser un « rassemblement d’hommes noirs ». Construit comme un faux-documentaire où Jean-Pascal Zadi cherche des soutiens parmi les célébrités noires françaises en compagnie de l’humoriste Fary, Tout simplement noir n’épargne personne. Dénonçant l’invisibilisation de la communauté noire, il confronte les luttes. Les afroféministes s’opposent à la non mixité de la manifestation, les militants de l’antinégrophobie à la date choisie, Jean-Pascal passe petit à petit pour un militant à la petite semaine. En enchainant les saynètes et les sketchs, le film fouille les strates sociales du racisme dans l’histoire. Le rire agit comme un décapant qui vient souligner la difficulté d’une définition commune de la « négritude », l’impossible expérience partagée d’une condition noire française. La farce va bon train, entrainant dans le sillage des éclats de rire une dialectique quasi exhaustive de sujets à controverse. La dimension politique de cette anthologie critique et drolatique est évidemment exacerbée par le contexte actuel, et les rassemblements en mémoire de Georges Floyd ou Adama Traoré. Violemment interpellé à plusieurs reprises, Jean-Pascal se relève, presque trop flegmatique pour avoir peur. Il provoque les uns et les autres avec calme et assurance, parfois gaffeur gauche et souvent saboteur conscient. Il joue, tantôt de son corps, séparant Fabrice Éboué et Lucien Jean-Baptiste s’écharpant, tantôt de son visage, en casting pour un Mathieu Kassovitz ordurier. Tout simplement noir est un rapport sans concessions mais pas sans humour sur la crise identitaire française. Chaque séquence est un article de son réquisitoire où explose une blague bien sentie. Comme une bombe dont Jean-Pascal Zadi est la mèche, parfois à retardement mais jamais retardé. Voilà un film qui sort à temps. ⎥ Victor Courgeon

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