TRE PIANI

TRE PIANI

TRE PIANI

Réalisateur(s) : Nanni Moretti
Acteur(s) : Margherita Buy, Nanni Moretti, Alessandro Sperduti
Genre(s) : Comédie dramatique
Origine : Italie
Durée : 2h0
Synopsis : Une série d’événements va transformer radicalement l’existence des habitants d’un immeuble romain, dévoilant leur difficulté à être parent, frère ou voisin dans un monde où les rancœurs et la peur semblent avoir eu raison du vivre ensemble. Tandis que les hommes sont prisonniers de leurs entêtements, les femmes tentent, chacune à leur manière, de raccommoder ces vies désunies et de transmettre enfin sereinement un amour que l’on aurait pu croire à jamais disparu…

Le plaisir du cinéphile se trouve notamment dans l’attente de la dernière œuvre en date d’un auteur dont l’univers nous est devenu familier à force de retrouvailles régulières. Nanni Moretti fait partie de ces noms du cinéma mondial qui rassemble critiques et spectateurs depuis des décennies, et dont le regard caustique et profondément humain continue de s’attirer enthousiasme et curiosité. Habitué du festival de Cannes, il y était convié cette année encore pour présenter cette adaptation du roman Trois étages de l’israélien Eshkol Nevo, que le cinéaste romain a transposé dans sa ville. Le titre annonce d’emblée le projet : il s’agit de braquer l’objectif de la caméra sur le quotidien d’un immeuble et d’ausculter des morceaux de vie de ses habitants qui s’entrecroisent. Et selon le principe bien connu de la partition chorale, ce sont les petites faiblesses et étroitesses de cette petite société qui vont éclairer les travers de la grande, celle de la communauté de destins à laquelle nous appartenons tous. Derrière les histoires tressées par le récit apparaissent de nombreux enjeux et questionnements qui traversent les sociétés contemporaines, à commencer par le vivre ensemble qui trouve un éclairage différent dans cette période pandémique. La grâce de la confrontation entre les multiples acteurs du film donne une incarnation à ces récits disparates mais imbriqués : citons notamment Margherita Buy, fidèle de Moretti (Mia madre…) ou Alba Rohrwacher, vue notamment dans Heureux comme Lazzaro de sa sœur Alice ou Sous le ciel d’Alice de Chloé Mazlo. Tous ces interprètes donnent toute sa puissance à la petite musique morettienne qui sait si singulièrement mêler drame et légèreté, chronique du quotidien et gravité tragique. Un nouveau portrait de l’Italie contemporaine signé de l’un de ses plus fins observateurs, baignant dans une atmosphère lumineuse pour défier la grisaille automnale. ⎥ Audrey Pailhès

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