TRUE MOTHERS

TRUE MOTHERS

TRUE MOTHERS

Réalisateur(s) : Naomi Kawase
Acteur(s) : Arata Iura, Hiromi Nagasaku, Aju Makita
Genre(s) : Drame
Origine : Japon
Durée : 2h20
Synopsis : Satoko et son mari sont liés pour toujours à Hikari, la jeune fille de 14ans qui a donné naissance à Asato, leur fils adoptif. Aujourd’hui, Asato a 6ans et la famille vit heureuse à Tokyo. Mais Hikari souhaite reprendre le contact avec la famille, elle va alors provoquer une rencontre…

Alors que la sortie de son précédent film Voyage à Yoshino avait été plus discrète, quel bonheur de retrouver cet été la cinéaste japonaise Naomi Kawase (Les Délices de Tokyo…) et son univers d’une douceur bouleversante, tout en lumière naturelle et en prise directe avec le monde et la nature. Car si la cinéaste délaisse de plus en plus un cinéma très contemplatif et fondé sur l’harmonie de l’homme et du cosmos (Still The Water…) pour revenir à des formes de narration plus classiques et à un univers plus urbain dans ce True Mothers, elle n’en réaffirme pas moins son attachement aux inserts de plans naturels, qui traduisent sa lecture du monde et le regard qu’elle pose sur lui à travers sa façon de le filmer. Son choix de se tourner vers le registre du mélodrame et le thème de la famille, dans un Japon contemporain empreint de contradictions, rappelle le lauréat de la Palme d’Or Une affaire de famille de Kore-Eda. Les deux cinéastes usent d’un même humanisme à la lisière d’un idéalisme qui voit dans le cinéma un moyen de réparer les imperfections et de panser les plaies. Et la connexion entre les deux films se perçoit aussi dès le titre qui dit bien ici ce qui se joue : à quel moment se pense-ton et se vit-on véritablement comme parent ? Une famille peut-elle s’inventer et se (re)composer ? Dépliant les horizons de la maternité à travers la thématique de l’adoption, le film s’insère dans un sillon éternel du cinéma japonais, celui du perpétuel tiraillement entre traditionnalisme et modernité. Pour parler du monde qui l’entoure, Naomi Kawase a inventé un cinéma qui opère la synthèse entre la fiction et le documentaire, pour nous rendre sensible le sort de ses personnages et nous émouvoir. Elle y réussit magnifiquement avec ce film façonné dans une matière d’une délicatesse et d’une générosité infinies. Un cadeau. ⎥ Audrey Pailhès

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