En choisissant comme lieu de tournage la Galice de ses ancêtres qui l’a vu naître, le réalisateur Oliver Laxe (Mimosas, 2016) propose à nos regards médusés une œuvre d’une ardente intimité sur un monde rural en train de disparaître. Depuis l’abattage d’eucalyptus dans la séquence d’ouverture jusqu’aux scènes d’incendie finales, proprement ensorcelantes, c’est à une agonie que le cinéaste semble destiner la nature sublime de son film. Et les non-dits de ses personnages principaux, (Amador et sa mère Benedicta – incarnés par des non professionnels à la présence sidérante) semblent les auréoler d’une conscience de la fatalité en marche. Au delà de l’anecdotique – le fléau récurrent que représentent les incendies dans cette partie de l’Espagne – ce récit d’un homme ostracisé permet une métaphore quasi mystique au cinéaste Oliver Laxe : « la déraison du monde, la souffrance d’une nature malmenée ». Prix du Jury mérité à Un Certain Regard. ⎥ Nicolas Milesi
VIENDRA LE FEU
Réalisateur(s) : Oliver Laxe
Acteur(s) : Amador Arias, Benedicta Sánchez, Inazio Abrao
Genre(s) : Drame
Origine : France, Espagne, Luxembourg
Durée : 1h25
Synopsis : Amador Coro a été condamné pour avoir provoqué un incendie. Lorsqu’il sort de prison, personne ne l’attend. Il retourne dans son village niché dans les montagnes de la Galice où vivent sa mère, Benedicta, et leurs trois vaches. Leurs vies s’écoulent, au rythme apaisé de la nature. Jusqu’au jour où un feu vient à dévaster la région.