Note d’intention des réalisateurs : « Il est des destins que nul ne peut imaginer. Celui d’un comédien qui jouait si bien le rôle d’un président qu’il y prit goût et le devint. Celui d’un homme qui n’avait pas fait son service militaire et se retrouve chef de guerre. Dans l’Ukraine bombardée par les Russes, nous sommes partis chercher ce qui a transformé Volodia, un enfant juif soviétique russophone, en Volodymyr Zelensky, l’homme qui aujourd’hui défend son pays devant le monde entier. Depuis les barres d’immeubles de sa cité minière de Kryvyï Rih jusqu’au palais présidentiel où nous l’avons rencontré, des tournées à Moscou jusqu’aux coulisses de Serviteur du peuple, la série télé à succès qui l’a porté au pouvoir, voici le récit d’un destin brûlant où le burlesque vire au tragique. »
À propos de Zelensky. Extrait d’entretien avec Ariane Chemin : « Nous avons eu la chance de passer une heure et demie en sa compagnie, lors du dernier de nos trois tournages, en août dernier, à Kyiv. Ceci quelques jours après le 33e anniversaire de l’indépendance, le 24 août 2024, que nous avons également filmé. Yves souhaitait le confronter aux témoignages sur son passé, recueillis quelques mois plus tôt, lui présenter des photos, des extraits de la série – dont nous montrons qu’elle n’a pas été créée exprès pour le propulser à la présidentielle, car le processus a été plus complexe. Il a joué le jeu, et cet entretien dans un pays bombardé, au lendemain de frappes mortelles sur sa ville natale, est un moment que je n’oublierai jamais. À aucun moment, nous n’avons eu l’impression d’un piège ! Nous n’évitons pas pour autant les sujets délicats : Zelensky n’a pas accompli son service militaire, n’était pas impliqué dans le mouvement populaire de “Maïdan” contre l’ingérence russe, début 2014. Nous rappelons aussi le flou programmatique de sa campagne de 2019, lorsqu’il parlait encore mal l’ukrainien… Mais au printemps 2014, l’impérialisme de plus en plus agressif de Moscou le décide à cesser complètement d’y travailler. La russophonie d’une partie de l’Ukraine est l’argument des pro-Russes, mais Poutine a méconnu l’évolution du pays, prenant à tort pour de l’allégeance les liens culturels que beaucoup d’Ukrainiens russophones, comme Zelensky, entretenaient encore avec la Russie. »