MES FRÈRES ET MOI
de Yohan MancaGENRE : DrameFrance · 2021 · 1h48 · VF
Avec : Maël Rouin Berrandou, Judith Chemla, Dali Benssalah
Nour a 14 ans. Il vit dans un quartier populaire au bord de la mer. Il s'apprête à passer un été rythmé par les mésaventures de ses grands frères, la maladie de sa mère et des travaux d'intérêt général. Alors qu’il doit repeindre un couloir de son collège, il rencontre Sarah, une chanteuse lyrique qui anime un cours d’été. Une rencontre qui va lui ouvrir de nouveaux horizons...
Après Un triomphe où une bande de détenus s’évadaient grâce au théâtre, Mes frères et moi s’intéresse à son tour à l’art – en l’occurrence l’opéra – comme échappatoire et potentiel ascenseur social. La troupe est ici remplacée par une fratrie de quatre garçons soudée mais instable, vivant de petits trafics et de débrouille tandis que leur mère est plongée dans le coma. Le benjamin de la famille, Nour, gringalet malicieux de 14 ans se rêve déjà loin des bancs de l’école pour suivre la voie périlleuse de ses grands frères. Mais sa voix lui ouvre d’autres portes. Celles du chant lyrique. Celles d’un horizon peut-être plus lointain que la ligne tracée par les toits des immeubles qui l’entourent. Derrière cette trame aux ressorts quelque peu attendus se loge un récit à la sensibilité profonde, dont le ton oscillant entre drame et légèreté, séduit dès les premiers instants. Yohan Manca, qui signe ici son premier long-métrage (sélectionné en Compétition officielle à Cannes), parvient en effet à interpeller le spectateur en mêlant réalisme social et comédie – les esprits de Scola et Fellini planant sur le film - et en court-circuitant les clichés sur les milieux populaires pour tendre vers la fable universelle. Librement inspiré d’une pièce de théâtre de Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre, le réalisateur injecte aussi dans son film des éléments autobiographiques, animé par l’envie d’interroger les relations intra-familiales et le multiculturalisme comme héritage et source d’espoir. Il est ainsi question de transmission, de communication et de mélanges, de rencontres et de chocs. Nour vs Sarah (sa professeur de chant). Billy Elliott vs Pavarotti. Nour et ses frères. Ses frères et lui. Tous se croisent, se confrontent, s’entrechoquent, se nourrissent, se rejettent et s’enlacent. En ressort, effectivement, une note d’espoir qui, sans occulter les difficultés sociales, fait du bien et résonne gaiement comme La traviata, le tout fabuleusement interprété et servi dans un très bel écrin : une image en 16mm qui apporte toute sa chaleur au film. ⎥ Noémie Bourdiol
de Yohan MancaGENRE : DrameFrance · 2021 · 1h48 · VF
Avec : Maël Rouin Berrandou, Judith Chemla, Dali Benssalah
Nour a 14 ans. Il vit dans un quartier populaire au bord de la mer. Il s'apprête à passer un été rythmé par les mésaventures de ses grands frères, la maladie de sa mère et des travaux d'intérêt général. Alors qu’il doit repeindre un couloir de son collège, il rencontre Sarah, une chanteuse lyrique qui anime un cours d’été. Une rencontre qui va lui ouvrir de nouveaux horizons...
Après Un triomphe où une bande de détenus s’évadaient grâce au théâtre, Mes frères et moi s’intéresse à son tour à l’art – en l’occurrence l’opéra – comme échappatoire et potentiel ascenseur social. La troupe est ici remplacée par une fratrie de quatre garçons soudée mais instable, vivant de petits trafics et de débrouille tandis que leur mère est plongée dans le coma. Le benjamin de la famille, Nour, gringalet malicieux de 14 ans se rêve déjà loin des bancs de l’école pour suivre la voie périlleuse de ses grands frères. Mais sa voix lui ouvre d’autres portes. Celles du chant lyrique. Celles d’un horizon peut-être plus lointain que la ligne tracée par les toits des immeubles qui l’entourent. Derrière cette trame aux ressorts quelque peu attendus se loge un récit à la sensibilité profonde, dont le ton oscillant entre drame et légèreté, séduit dès les premiers instants. Yohan Manca, qui signe ici son premier long-métrage (sélectionné en Compétition officielle à Cannes), parvient en effet à interpeller le spectateur en mêlant réalisme social et comédie – les esprits de Scola et Fellini planant sur le film - et en court-circuitant les clichés sur les milieux populaires pour tendre vers la fable universelle. Librement inspiré d’une pièce de théâtre de Hédi Tillette de Clermont-Tonnerre, le réalisateur injecte aussi dans son film des éléments autobiographiques, animé par l’envie d’interroger les relations intra-familiales et le multiculturalisme comme héritage et source d’espoir. Il est ainsi question de transmission, de communication et de mélanges, de rencontres et de chocs. Nour vs Sarah (sa professeur de chant). Billy Elliott vs Pavarotti. Nour et ses frères. Ses frères et lui. Tous se croisent, se confrontent, s’entrechoquent, se nourrissent, se rejettent et s’enlacent. En ressort, effectivement, une note d’espoir qui, sans occulter les difficultés sociales, fait du bien et résonne gaiement comme La traviata, le tout fabuleusement interprété et servi dans un très bel écrin : une image en 16mm qui apporte toute sa chaleur au film. ⎥ Noémie Bourdiol