Marguerite
de Xavier GiannoliGENRE : DrameFrance, République Tchèque, Belgique · 2015 · 2h07 · Vf
Avec : Catherine Frot, André Marcon, Michel Fau
Le Paris des années 20. Marguerite Dumont est une femme fortunée passionnée de musique et d’opéra. Depuis des années elle chante régulièrement devant son cercle d’habitués. Mais Marguerite chante tragiquement faux et personne ne le lui a jamais dit. Son mari et ses proches l’ont toujours entretenue dans ses illusions. Tout se complique le jour où elle se met en tête de se produire devant un vrai public à l’Opéra.
Un sujet singulier, inédit, passionnant ; une époque au charme surranné et entêtant ; un casting avec des gueules et des caractères : Marguerite a tout du film appétissant, que l’on se réjouit à l’avance de découvrir et qui tient ses promesses. Xavier Giannoli a le chic pour aller dénicher des histoires inattendues mais qui portent en elles les failles de nos sociétés. Avec A l’origine, qui comme Marguerite était inspiré d’un fait réel, il déroulait l’énorme escroquerie d’un ex-taulard se faisant passer avec succès pour un cadre d’une multinationale prêt à relancer la construction d’une autoroute. La crise économique, le désarroi qui s’empare des élus, des entreprises, des habitants nourrissaient une crédulité sans bornes. Le réalisateur montrait comment le mensonge se nourrit, comment il grossit, comment il finit par prendre toute la place et comment il explose. On assiste ici à une variation subtile de ce processus aussi ineclutable que délectable (par les potentialités scénaristiques qu’il suscite). Avec Marguerite, dans une société bourgeoise où les apparences sont reines et où l’on pense que tout peut s’acheter, y compris le talent, on suit l’aveuglement d’une passionnée qui s’aveugle d’autant plus que son entourage lui ment. Mais dans ce ballet de dupes et de menteurs, chacun a ses raisons, ses intérêts. Et tout le sel du film, vient de ces rôles secondaires (les deux artistes iconoclastes, la jeune chanteuse, le valet, le mari…) bien croqués qui loin d’être des faire-valoirs dessinent une galerie de portraits aussi savoureuse que haute en couleurs. S’ajoutent à cela, une production qui sans être ostentatoire s’est donnée les moyens de ses ambitions et une mise en scène discrète et fluide. Outre une réflexion stimulante sur le ménage incestueux entre la vérité et les convenances, le film distille une musique opportune qui trouve naturellement un écho puissant dans notre époque : la logique voudrait que l’on soit connu parce que l’on a du talent mais dans les faits, aujourd’hui (notamment à la télévision, sur internet…) beaucoup pensent que l’on a du talent parce que l’on est connu (sur Twitter, Facebook…). Autrement dit des Marguerite, il y en a partout autour de nous ! ⎥ françois aymé
Samedi 27 février : 20h50
Dimanche 28 février : 20h40
Mardi 8 mars : 18h10
Mercredi 9 mars : 20h55
de Xavier GiannoliGENRE : DrameFrance, République Tchèque, Belgique · 2015 · 2h07 · Vf
Avec : Catherine Frot, André Marcon, Michel Fau
Le Paris des années 20. Marguerite Dumont est une femme fortunée passionnée de musique et d’opéra. Depuis des années elle chante régulièrement devant son cercle d’habitués. Mais Marguerite chante tragiquement faux et personne ne le lui a jamais dit. Son mari et ses proches l’ont toujours entretenue dans ses illusions. Tout se complique le jour où elle se met en tête de se produire devant un vrai public à l’Opéra.
Un sujet singulier, inédit, passionnant ; une époque au charme surranné et entêtant ; un casting avec des gueules et des caractères : Marguerite a tout du film appétissant, que l’on se réjouit à l’avance de découvrir et qui tient ses promesses. Xavier Giannoli a le chic pour aller dénicher des histoires inattendues mais qui portent en elles les failles de nos sociétés. Avec A l’origine, qui comme Marguerite était inspiré d’un fait réel, il déroulait l’énorme escroquerie d’un ex-taulard se faisant passer avec succès pour un cadre d’une multinationale prêt à relancer la construction d’une autoroute. La crise économique, le désarroi qui s’empare des élus, des entreprises, des habitants nourrissaient une crédulité sans bornes. Le réalisateur montrait comment le mensonge se nourrit, comment il grossit, comment il finit par prendre toute la place et comment il explose. On assiste ici à une variation subtile de ce processus aussi ineclutable que délectable (par les potentialités scénaristiques qu’il suscite). Avec Marguerite, dans une société bourgeoise où les apparences sont reines et où l’on pense que tout peut s’acheter, y compris le talent, on suit l’aveuglement d’une passionnée qui s’aveugle d’autant plus que son entourage lui ment. Mais dans ce ballet de dupes et de menteurs, chacun a ses raisons, ses intérêts. Et tout le sel du film, vient de ces rôles secondaires (les deux artistes iconoclastes, la jeune chanteuse, le valet, le mari…) bien croqués qui loin d’être des faire-valoirs dessinent une galerie de portraits aussi savoureuse que haute en couleurs. S’ajoutent à cela, une production qui sans être ostentatoire s’est donnée les moyens de ses ambitions et une mise en scène discrète et fluide. Outre une réflexion stimulante sur le ménage incestueux entre la vérité et les convenances, le film distille une musique opportune qui trouve naturellement un écho puissant dans notre époque : la logique voudrait que l’on soit connu parce que l’on a du talent mais dans les faits, aujourd’hui (notamment à la télévision, sur internet…) beaucoup pensent que l’on a du talent parce que l’on est connu (sur Twitter, Facebook…). Autrement dit des Marguerite, il y en a partout autour de nous ! ⎥ françois aymé
Samedi 27 février : 20h50
Dimanche 28 février : 20h40
Mardi 8 mars : 18h10
Mercredi 9 mars : 20h55