16h & 20h30 |LE FILS DE SAUL DE LÁSZLÓ NEMES
HONGRIE·2015·1H47·AVEC GÉZA RÖHRIG, LEVENTE MOLNÁR…
Saul Ausländer, un déporté juif hongrois membre du Sonderkommando d’Auschwitz-Birkenau, va s’efforcer par tous les moyens, et au péril de sa vie, d’enterrer un enfant qu’il dit être son fils afin de l’arracher aux flammes des crématoires et de lui offrir une sépulture décente. Le Fils de Saul confronte le spectateur à la violence inouïe et aux rouages implacables du centre de mise à mort de Birkenau par l’audace de sa mise en scène : longs plans-séquences traquant le personnage au plus près, caméra à l’épaule, qui accentuent l’opacité de l’espace dans lequel il évolue ; environnement sonore d’un réalisme extrême, qui donne à imaginer ce que la caméra ne montre pas. Véritable expérience physique, ce film pose la question suivante : comment un individu peut-il parvenir à accomplir un rituel le rattachant à l’humanité dans un univers qui en est dépourvu ?
18h30 |LE COURS : AU CŒUR DE L’ENFER. LE CINÉMA FACE À LA MACHINE DE MORT NAZIE
L’INTERVENANT : Ophir Levy est chargé d’ensei- gnement en esthétique du cinéma à l’université Paris III–Sorbonne Nouvelle et formateur au Mémorial de la Shoah (Paris). Sa thèse, intitulée « Les Images clandestines » (sous la direction de Sylvie Lindeperg), a reçu le Prix de la Recherche 2014, décerné par l’Inathèque. Post-doctorant du Labex CAP, rattaché à l’École nationale des chartes, ses recherches actuelles portent sur la migration d’images d’archives liées à la déportation dans le cinéma de fiction des années 1960-70.
LE COURS : La représentation de la « Solution finale » demeure l’un des grands tabous de l’his- toire du cinéma, les gazages n’ayant été que très rarement mis en scène à l’écran. Pourtant, nombre de films comportent des scènes qui se situent aux abords immédiats des chambres à gaz, accordant aux membres du Sonderkommando (détenus juifs contraints d’incinérer les victimes du gazage) une place singulière. Comment cette figure tragique s’est-elle construite et a-t-elle évolué de films en films depuis les années 1960 ? Dans quelle mesure nous conduit-elle à réinterroger les possibilités de la fiction et à réévaluer la notion d’« irreprésentable » ?