À CŒUR BATTANT
de Keren Ben RafaelGENRE : DrameIsraël - France · 2020 · 1h30 · VF
Avec : Judith Chemla, Arieh Worthalter, Noémie Lvovsky
Julie et Yuval s’aiment et vivent à Paris. Du jour au lendemain, ce couple fusionnel doit faire face à une séparation forcée. Lui à Tel Aviv, dans sa ville natale, elle à Paris avec leur bébé, ils continuent à vivre ensemble mais par écrans interposés. Cette vie par procuration va vite connaître ses limites. La distance mettra leur amour à rude épreuve...
Présenté à Venise en septembre dernier, À cœur battant prend un sens nouveau à la suite de notre confinement. Julie et Yuval ne s’aperçoivent que par écran interposé, elle étant à Paris avec leur bébé, lui à Tel-Aviv. De cette histoire d’amour à distance, Keren Ben Rafael tire un film puissant et rétrospectivement annonciateur. La force de son récit est multiple. L’écriture du quotidien de ce couple est d’une véracité saisissante, pas tout à fait détaché du vécu de la réalisatrice… Pour transposer son histoire, celle-ci a l’œil pour repérer de sacrés talents. Judith Chemla (héroïne de Vif-Argent) et Arieh Worthalter (le père de Girl) se donnent la réplique à merveille. On prend beaucoup de plaisir à se laisser glisser du phrasé de l’une à la diction de l’autre dans ce film qui dialogue, usant de murmures comme d’éclats de voix. C’est si juste qu’on a le sentiment de pénétrer l’intimité d’un couple. Alors, petit à petit, on se plait à les écouter, rire avec eux. À cœur battant s’appuie sur un dispositif visuel qui nous glisse dans la peau de l’un ou l’autre des interlocuteurs. On se surprendrait presque à dire bonjour à l’arrivée d’un nouveau personnage, que ce soit Noémie Lvovksy, Bastien Bouillon ou l’hilarant Vassili Schneider (frère de Niels). Le film se détache de son apparat de simple romance pour devenir également le portrait d’un couple moderne, montrer le quotidien d’une mère physiquement seule pour élever son fils, ou confronter les quotidiens. Comment s’aime-t-on à distance ? Comment caresser ou donner du plaisir, comment être là sans forcément écrire, comment s’intéresser sans être insistant, comment s’inquiéter sans devenir fliquant. Il règne dans ce film une alchimie romanesque, qui, sans répondre à toutes ces questions, en fait une réussite totale. ⎥ Victor Courgeon
de Keren Ben RafaelGENRE : DrameIsraël - France · 2020 · 1h30 · VF
Avec : Judith Chemla, Arieh Worthalter, Noémie Lvovsky
Julie et Yuval s’aiment et vivent à Paris. Du jour au lendemain, ce couple fusionnel doit faire face à une séparation forcée. Lui à Tel Aviv, dans sa ville natale, elle à Paris avec leur bébé, ils continuent à vivre ensemble mais par écrans interposés. Cette vie par procuration va vite connaître ses limites. La distance mettra leur amour à rude épreuve...
Présenté à Venise en septembre dernier, À cœur battant prend un sens nouveau à la suite de notre confinement. Julie et Yuval ne s’aperçoivent que par écran interposé, elle étant à Paris avec leur bébé, lui à Tel-Aviv. De cette histoire d’amour à distance, Keren Ben Rafael tire un film puissant et rétrospectivement annonciateur. La force de son récit est multiple. L’écriture du quotidien de ce couple est d’une véracité saisissante, pas tout à fait détaché du vécu de la réalisatrice… Pour transposer son histoire, celle-ci a l’œil pour repérer de sacrés talents. Judith Chemla (héroïne de Vif-Argent) et Arieh Worthalter (le père de Girl) se donnent la réplique à merveille. On prend beaucoup de plaisir à se laisser glisser du phrasé de l’une à la diction de l’autre dans ce film qui dialogue, usant de murmures comme d’éclats de voix. C’est si juste qu’on a le sentiment de pénétrer l’intimité d’un couple. Alors, petit à petit, on se plait à les écouter, rire avec eux. À cœur battant s’appuie sur un dispositif visuel qui nous glisse dans la peau de l’un ou l’autre des interlocuteurs. On se surprendrait presque à dire bonjour à l’arrivée d’un nouveau personnage, que ce soit Noémie Lvovksy, Bastien Bouillon ou l’hilarant Vassili Schneider (frère de Niels). Le film se détache de son apparat de simple romance pour devenir également le portrait d’un couple moderne, montrer le quotidien d’une mère physiquement seule pour élever son fils, ou confronter les quotidiens. Comment s’aime-t-on à distance ? Comment caresser ou donner du plaisir, comment être là sans forcément écrire, comment s’intéresser sans être insistant, comment s’inquiéter sans devenir fliquant. Il règne dans ce film une alchimie romanesque, qui, sans répondre à toutes ces questions, en fait une réussite totale. ⎥ Victor Courgeon