MEKTOUB MY LOVE : CANTO UNO
de Abdellatif KechicheGENRE : Drame, RomanceFrance · 2018 · 2h55 · VF
Avec : Shaïn Boumedine, Ophélie Bau, Salim Kechiouche
En France en 1994, Amin, parisien d'adoption, retourne en été dans le Midi de la France où il a passé sa jeunesse chez ses parents qui tiennent un restaurant tunisien à Sète. Amin retrouve sa famille et ses amis de jeunesse, comme son cousin dragueur Tony ou sa meilleure amie Ophélie ; il passe son temps entre le restaurant familial, les bars du coin et la plage où viennent bronzer de jolies vacancières. Alors que Tony a du succès, Amin est plutôt timide. Il se trouve une occupation en photographiant la côte méditerranéenne dont il trouve la lumière fascinante.
Abdellatif Kechiche sait nous offrir des images et des émotions de spec- tateurs sans équivalent. Filmant les corps avec cette fascination de la chair qui lui est coutumière, il poursuit son exploration du désir initiée avec La Vie d’Adèle, sondant les sentiments et les mécanismes d’at- traction au sein d’une bande de jeunes. Dans un bouillonnement estival fait de lumière et d’exaltation des sens, sa caméra nous plonge au plus proche des protagonistes et nous maintient, dans un mouvement tor- rentiel ininterrompu, à l’intérieur d’un microcosme gravitant autour d’un duo de comédiens au charisme rayonnant – preuve une nouvelle fois des talents de découvreur et de directeur d’acteurs de Kechiche. Dans ce premier volet d’une œuvre qui devrait en compter au mois deux autres, l’étirement des séquences montre une envie de laisser se dérouler la vie pour en capter l’essence. Mektoub My Love marque ainsi pour Kechiche l’accès à une radicalité nouvelle, celle d’un affranchissement de toute contrainte narrative. Il accède aussi à travers cette liberté assumée aux sommets de son art de cinéaste, transformant des scènes quotidiennes en véritables moments de grâce. Sans ostentation, il insuffle à son film dès les premières images une puissance, une intensité et une sensualité rarement vues auparavant. La marque de ces cinéastes qui nous rappellent, par leur singularité et leur talent, comment la vie peut parfois simplement devenir du cinéma. ⎥ Audrey Pailhès
de Abdellatif KechicheGENRE : Drame, RomanceFrance · 2018 · 2h55 · VF
Avec : Shaïn Boumedine, Ophélie Bau, Salim Kechiouche
En France en 1994, Amin, parisien d'adoption, retourne en été dans le Midi de la France où il a passé sa jeunesse chez ses parents qui tiennent un restaurant tunisien à Sète. Amin retrouve sa famille et ses amis de jeunesse, comme son cousin dragueur Tony ou sa meilleure amie Ophélie ; il passe son temps entre le restaurant familial, les bars du coin et la plage où viennent bronzer de jolies vacancières. Alors que Tony a du succès, Amin est plutôt timide. Il se trouve une occupation en photographiant la côte méditerranéenne dont il trouve la lumière fascinante.
Abdellatif Kechiche sait nous offrir des images et des émotions de spec- tateurs sans équivalent. Filmant les corps avec cette fascination de la chair qui lui est coutumière, il poursuit son exploration du désir initiée avec La Vie d’Adèle, sondant les sentiments et les mécanismes d’at- traction au sein d’une bande de jeunes. Dans un bouillonnement estival fait de lumière et d’exaltation des sens, sa caméra nous plonge au plus proche des protagonistes et nous maintient, dans un mouvement tor- rentiel ininterrompu, à l’intérieur d’un microcosme gravitant autour d’un duo de comédiens au charisme rayonnant – preuve une nouvelle fois des talents de découvreur et de directeur d’acteurs de Kechiche. Dans ce premier volet d’une œuvre qui devrait en compter au mois deux autres, l’étirement des séquences montre une envie de laisser se dérouler la vie pour en capter l’essence. Mektoub My Love marque ainsi pour Kechiche l’accès à une radicalité nouvelle, celle d’un affranchissement de toute contrainte narrative. Il accède aussi à travers cette liberté assumée aux sommets de son art de cinéaste, transformant des scènes quotidiennes en véritables moments de grâce. Sans ostentation, il insuffle à son film dès les premières images une puissance, une intensité et une sensualité rarement vues auparavant. La marque de ces cinéastes qui nous rappellent, par leur singularité et leur talent, comment la vie peut parfois simplement devenir du cinéma. ⎥ Audrey Pailhès