VOUS NE DÉSIREZ QUE MOI
de Claire SimonGENRE : DrameFrance · 2022 · 1h35 · VF
Avec : Swann Arlaud, Emmanuelle Devos, Christophe Paou
Un homme veut parler. Il demande à une amie journaliste de l’interviewer pour y voir plus clair. Cela fait deux ans qu’il vit une passion totale, charnelle, littéraire avec une grande écrivaine beaucoup plus âgée que lui. Il veut mettre des mots sur ce qui l’enchante et le torture. Il va décrire leur amour, son histoire, et les injonctions auxquelles il est finalement soumis évoquent celles que, depuis des millénaires, les femmes endurent.
L’entretien que Yann Andréa donna à Michèle Manceaux en 1982 avait été publié en 2016 et à titre posthume des deux interlocuteurs. L’ouvrage s’intitulait Je voudrais parler de Duras, du fait de la phrase liminaire prononcée par le compagnon de l’écrivaine iconique ; il s’y livre sur la relation singulière qui l’unit à M.D. Face à lui, Michèle Manceaux, la journaliste, amie et voisine de Neauphle-le-Château, l’écoute, l’interrogeant à peine. De cette matière brute parfois effarante, Claire Simon a tiré un film tout aussi singulier et passionnant, inscrit dans une zone familière à la cinéaste, à mi-chemin entre documentaire et fiction. Devant sa caméra vigilante à enregistrer chaque mouvement de l’âme, deux comédiens, Emmanuelle Devos et Swann Arlaud, incarnent parfaitement un dialogue qui demeure au premier plan. L’intensité de jeu de Swann Arlaud donne une chair confondante de naturel aux mots de Yann Andrea, scrupuleusement reproduits jusque dans ses lapsus. Au diapason de la sobriété de l’univers durassien, la mise en scène use de subterfuges pertinents pour faire affleurer le mystère peut-être monstrueux de Duras-Andrea, ce couple de légende : ici, des aquarelles figurent la dimension charnelle de leur relation complexe ; là, des archives illustrent la grande présence de l’absente dont il est partout question, M.D. avec sa convocation quotidienne de l’absolu de la passion. Jusqu’à cette injonction qui s’impose pour titrer le film : « Vous ne désirez que moi ». Yann Andréa confie « Je venais rencontrer une fiction, un écrivain, et je suis tombé sur une femme ». C’est avec une certaine magie que Claire Simon nous fait partager ce passionnant vertige. ⎥ Nicolas Milesi
de Claire SimonGENRE : DrameFrance · 2022 · 1h35 · VF
Avec : Swann Arlaud, Emmanuelle Devos, Christophe Paou
Un homme veut parler. Il demande à une amie journaliste de l’interviewer pour y voir plus clair. Cela fait deux ans qu’il vit une passion totale, charnelle, littéraire avec une grande écrivaine beaucoup plus âgée que lui. Il veut mettre des mots sur ce qui l’enchante et le torture. Il va décrire leur amour, son histoire, et les injonctions auxquelles il est finalement soumis évoquent celles que, depuis des millénaires, les femmes endurent.
L’entretien que Yann Andréa donna à Michèle Manceaux en 1982 avait été publié en 2016 et à titre posthume des deux interlocuteurs. L’ouvrage s’intitulait Je voudrais parler de Duras, du fait de la phrase liminaire prononcée par le compagnon de l’écrivaine iconique ; il s’y livre sur la relation singulière qui l’unit à M.D. Face à lui, Michèle Manceaux, la journaliste, amie et voisine de Neauphle-le-Château, l’écoute, l’interrogeant à peine. De cette matière brute parfois effarante, Claire Simon a tiré un film tout aussi singulier et passionnant, inscrit dans une zone familière à la cinéaste, à mi-chemin entre documentaire et fiction. Devant sa caméra vigilante à enregistrer chaque mouvement de l’âme, deux comédiens, Emmanuelle Devos et Swann Arlaud, incarnent parfaitement un dialogue qui demeure au premier plan. L’intensité de jeu de Swann Arlaud donne une chair confondante de naturel aux mots de Yann Andrea, scrupuleusement reproduits jusque dans ses lapsus. Au diapason de la sobriété de l’univers durassien, la mise en scène use de subterfuges pertinents pour faire affleurer le mystère peut-être monstrueux de Duras-Andrea, ce couple de légende : ici, des aquarelles figurent la dimension charnelle de leur relation complexe ; là, des archives illustrent la grande présence de l’absente dont il est partout question, M.D. avec sa convocation quotidienne de l’absolu de la passion. Jusqu’à cette injonction qui s’impose pour titrer le film : « Vous ne désirez que moi ». Yann Andréa confie « Je venais rencontrer une fiction, un écrivain, et je suis tombé sur une femme ». C’est avec une certaine magie que Claire Simon nous fait partager ce passionnant vertige. ⎥ Nicolas Milesi